Lula a également vanté le Brésil, affirmant qu'il "offre des possibilités aux investisseurs qui font confiance au potentiel du pays", dans le domaines des infrastructures et de l'énergie. "Il n'est pas logique que l'alcool continue d'être le seul bien énergétique encore protégé par des tarifs élevés et des quotas sur le marché international", a déclaré Lula au cours d'un déjeuner organisé à Paris par l'organisation patronale Medef International.
"Nous saluons les avancées de l'UE dans l'incorporation de biocarburants dans le secteur des transports", a déclaré le président brésilien, faisant référence à une directive européenne ayant pour objectif un taux d'intégration énergétique de carburants végétaux de 5,75% dans les essences et gazoles en 2010. "L'éthanol en particulier constitue une alternative stratégique pour que la France puisse respecter ses engagements dans le cadre du protocole de Kyoto", a plaidé Lula, dont le pays a produit 154 millions d'hectolitres en 2004, contre seulement 4 millions d'hectolitres (hl) dans toute l'Europe en 2003.
Le Brésil prévoit de passer à une production de 240 millions hl en 2010. "Le Brésil a beaucoup à offrir dans le domaine des énergies renouvelables. L'ensemble des véhicules brésiliens roulent avec un mélange contenant au moins 25% d'alcool. 2,5 millions de véhicules roulent déjà uniquement à l'alcool", a ajouté le président brésilien, qui s'est réjoui du fait que "l'industrie automobile française participe à la production de ces nouvelles sources d'énergie au Brésil".
Le président, après avoir brossé un portrait rassurant et favorable de l'économie brésilienne -"les indicateurs principaux de l'économie brésilienne sont alignés en un cercle vertueux"-, a également rappelé les attraits du Brésil en termes d'investissements. La croissance du pays, "près de 5% l'année dernière", engendre un besoin en infrastructures, "surtout en matière de ports et de routes", a rappelé M. da Silva. "Nous comptons sur le secteur privé pour mener à bien ses travaux", a-t-il ajouté.
"Nous avons déjà selectionné des projets tels que le chemin de fer Nord-Sud, la route reliant les états de Bahia et Minas Gerais, et celui de la ceinture routière de l'état de Rio de janeiro, et la ceinture de chemin de fer de Sao Paolo", selon le chef d'Etat brésilien. "Je vous invite à participer", a-t-il conclu sur le sujet. Lula a aussi affirmé que "le Brésil affronte également le défi d'assurer des sources sures" en énergie, notamment par le biais du nucléaire. Au cours du déjeuner, il avait à sa gauche la présidente d'Areva, premier groupe nucléaire civile mondial, Anne Lauvergeon.
"L'hydroélectricité conservera son rôle fondamental, mais il nous faut répondre aux incertitudes du marché de l'énergie et préparer des alternatives au pétrole", a-t-il déclaré. "A l'heure actuelle, le Brésil maîtrise le cycle du nucléaire sur lequel la France possède une forte compétence technologique. Nous voulons coopérer avec la France pour l'utilisation à des fins pacifiques de cette source stratégique d'énergie", a-t-il ajouté. Laurence Parisot, présidente du Medef, n'était pas présente au déjeuner.