Prison avec sursis requise contre 12 pruniculteurs de la région d'Agen

Pendant le procès, quelque 150 agriculteurs sont venus bruyamment manifester leur soutien devant le palais de justice en jetant des séries de pétards. Le 28 octobre dernier, les pruniculteurs avaient envahi la chambre froide d'une société de Penne d'Agenais, dans le Lot-et-Garonne et emporté des cartons de prunes en provenance d'Argentine pour les répandre dans les rues de Villeneuve-sur-Lot pour dénoncer cette concurrence selon eux illégale.

Il ne s'agit pas de "criminaliser les luttes" mais de "poser des limites", a souligné le procureur dans son réquisitoire, avant que les avocats des prévenus ne plaident une forme de "légitime défense face à un péril imminent pour leur exploitation". Le jugement a été mis en délibéré au 21 septembre.

A l'audience, les pruniculteurs lot-et-garonnais, dont certains affiliés à la Coordination rurale ou la FDSEA, se sont efforcés de justifier leur action "illégale mais pas illégitime". Patrick Léger le président de l'Union des pruniculteurs individuels (UPI) a ainsi rappelé qu'à l'époque la profession avait dû abandonner près du quart de la cueillette au pied des arbres à cause d'une "situation de surproduction". "Les prunes que j'ai laissées par terre étaient en meilleur état", que celles d'Argentine : "ce que nous avons détruit, c'est que nous considérons comme du déchet", a souligné un autre prévenu.

De fait, des expertises du lot argentin ont montré un taux d'humidité supérieur au maximum requis, un fort taux d'acariens et une présence de larves. La société Vitamont, qui produit des jus de fruits, a reconnu à l'audience que le lot était impropre à la consommation et assuré avoir lancé une procédure contre son fournisseur argentin. La société a justifié ses importations en soulignant que les producteurs locaux ne fournissaient pas suffisamment de produits "bio" et indiqué des négociations sur un ajustement des cultures étaient en cours.

En janvier, le conseil général du Lot-et-Garonne avait adopté une motion de soutien aux pruniculteurs demandant que "la justice puisse prendre en compte l'extrême difficulté" de nombreuses exploitations agricoles. Mercredi, le procureur n'a pas requis de prison avec sursis mais une amende de 3.000 euros contre un des agriculteurs qui avait déjà été condamné pour une autre action syndicale et se trouvait en état de récidive.

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