Ces 240 saisonniers agricoles, 120 Marocains et 120 Tunisiens, sont employés à la SEDAC et à Poscros, deux sociétés qui produisent des pêches et des abricots sur 1.700 hectares. Les grévistes, qui travaillent pour certains depuis près de 15 ans sur la même exploitation, réclament le paiement d'heures supplémentaires au titre des années 2004 et 2005.
Leur employeur doit à chacun entre 2.500 et 3.000 euros d'heures supplémentaires dont le paiement était promis à la fin de la saison dernière mais qui n'a toujours pas été effectué. Ces saisonniers sont employés sous contrat OMI (Office de migrations internationales), qui permet à des employeurs de recruter pour des durées déterminées (8 mois maximum) des saisonniers étrangers rémunérés au SMIC.
"Nous sommes ici chez le premier utilisateur de main d'oeuvre OMI du département. Ils travaillent 230 heures par mois mais ne sont payés que 150 heures", a expliqué Bernard Gleize, représentant CGT pour l'agro-alimentaire des Bouches-du-Rhône. "Depuis 1997, nous avons dénoncé des centaines de cas d'abus. La responsabilité du préfet est évidente car si les conditions de travail sont telles, relevant de l'esclavage, chez le plus gros employeur du département, comment sont-elles ailleurs ?", s'est également interrogé M. Gleize qui demande "le contrôle et le respect des contrats OMI". "Il faut aussi que ces gens qui risquent gros, aient ensuite la garantie de pouvoir revenir en France, même s'ils ne travaillent plus chez le même employeur", a ajouté M. Gleize.