Les organisateurs qui demandent au Conseil des ministres "de leur assurer un avenir durable", comptaient rassembler plus de 5.000 agriculteurs, venant de 21 pays européens producteurs de betteraves sucrières. Emaillé de coups de sifflets et de battements de tambour, le cortège s'est ébranlé vers 10H30 du Jardin Botanique, en direction du quartier européen où il était arrivé vers 11h30.
Parmi les manifestants, dont certains déguisés en betteraves, figuraient de nombreuses nationalités, dont des Belges, des Français, des Italiens, des Allemands, des Britanniques, des Espagnols ou encore des Portugais. Sur les banderoles on pouvait lire, dans une ribambelle de langues, des phrases telles que "Sauvez notre sucre", "la réforme Fischer Boel : le court-circuit de l'UE" ou encore "L'UE va mettre 3.700 betteraviers irlandais au chômage".
Un agriculteur belge, Yves Mestbag, adressait quant à lui une lettre ouverte au président en exercice de l'UE, le Britannique Tony Blair : "OK, Tony, l'agriculture, c'est un vieux métier, mais il est pratiqué par des gars. Des gars modernes et efficaces. Pas des poseurs de bombe, juste des semeurs de paix. Faudrait peut-être que tu aies un peu faim pour comprendre ça. Je te croyais plus malin que W (ndlr : Bush) et lui pourtant, il aide son agriculture".
M. Mestbag, producteur de betteraves dans le Limbourg (nord-est) estime que ses revenus baisseront de 25% dès l'an prochain, si la réforme est adoptée. Le projet de réforme de la production sucrière communautaire durcit les baisses de prix proposées l'an dernier et prévoit de réduire de 39% sur deux ans à partir de 2007 le prix garanti du sucre et de 42,6% celui de la betterave. Le projet vise aussi à diminuer la production et prévoit de compenser à hauteur de 60% les pertes de revenu résultant des baisses de prix.
