Villepin veut tourner la page lundi à Londres

Après une série de tensions, ponctués par l'échec du sommet européen de Bruxelles en juin, l'heure est à l'apaisement, alors que la Grande-Bretagne a pris le 1er juillet la présidence de l'UE pour six mois et que Londres a été frappé en quinze jours par deux séries d'attentats.

"Cette visite vise à dépasser les affrontements ou les comparaisons assez stériles. Il s'agit de construire une relation qui soit profitable aux deux pays et d'ouvrir le débat sur l'Europe de demain", souligne-t-on dans l'entourage de M. de Villepin. Les deux chefs de gouvernement auront d'abord un entretien en tête-à-tête, au 10 Downing Street, suivi d'un déjeuner de travail.

Les discussions porteront notamment sur le budget de l'UE pour 2007-2013, au coeur de l'échec du sommet de juin, Londres ayant refusé toute concession sur son "rabais" sans une remise en cause de la Politique agricole commune (PAC). Les relations bilatérales traversent de fait une passe difficile, au rythme des petites phrases du président Jacques Chirac sur le "modèle anglais", du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy sur les attentats londoniens ou du maire de Paris Bertrand Delanoë sur les JO de 2012.

Confronté à la rivalité permanente de Nicolas Sarkozy, qui ne cesse de vanter la réussite de Grande-Bretagne, le chef de l'Etat a répété, le 14 juillet, que le modèle anglais n'était ni "à envier", ni "à copier". Le faible taux de chômage britannique (2,8%), doublé d'une solide croissance (+3% en 2004), suscite pourtant la convoitise et Tony Blair se pose en champion de la réforme, soucieux de "moderniser" le "modèle social européen".

Aux antipodes de la France, il martèle qu'un "budget moderne" ne peut consacrer 40% de ses dépenses à l'agriculture. M. de Villepin, note-t-on dans son entourage, va tenter d'expliquer à son homologue qu'on "ne peut opposer une Europe dite +moderne+ et une Europe dite +ancienne+". Pour le Premier ministre français, chacun doit "regarder ce qui marche" de l'autre côté de la Manche et s'en inspirer. Si la Grande-Bretagne a "des réussites économiques un peu en trompe-l'oeil", elle connaît aussi des "succès réels sur le retour à l'emploi", souligne-t-on ainsi à Matignon.

Concernant sur la lutte anti-terroriste, M. de Villepin fera des "propositions concrètes" à M. Blair, notamment sur la conservation des données téléphoniques, ajoute-t-on. Selon un projet présenté en 2004 par la France, l'Irlande, la Suède et le Royaume-Uni, les opérateurs conserveraient, pendant au moins un an, plusieurs données des communications (expéditeur, destinataire, heure, durée, lieu...) par téléphones fixe et mobile ou par SMS, à l'exception de leur contenu lui-même. "Nous Français avons identifié depuis plusieurs années la réalité du terrorisme en Europe, en voyant le lien entre prédicateurs, organisateurs et poseurs de bombe", relève-t-on à Matignon.

Dix ans après l'attentat du RER Saint-Michel qui avait fait huit morts le 25 juillet 1995, la France attend toujours par ailleurs l'extradition de l'Algérien Rachid Ramda, soupçonné d'avoir financé l'opération. Arrêté à Londres en novembre 1995, il a déposé une série de recours qui bloquent depuis la procédure d'extradition.

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