Danone à la recherche d'actionnaires stables pour se protéger d'une OPA

"Danone travaille depuis plusieurs mois à constituer un noyau d'actionnaires suffisamment stables", affirme ainsi mardi à l'AFP une source proche du dossier. Les émotions de la semaine précédente ont mis à jour un besoin criant de protection du groupe français, comme l'a souligné lundi le ministre de l'Economie et des Finances, Thierry Breton. "Le cas Danone doit servir de pédagogie aux chefs d'entreprises (...) Une entreprise au capital éclaté doit savoir qu'elle a plus de risque de susciter une OPA hostile", a-t-il averti.

En effet, depuis la dissolution d'un pacte d'actionnaires, qui rassemblait Lazard et la famille italienne Agnelli --avec plusieurs "pilules empoisonnées" pour dissuader les assaillants--, Danone, dont la famille Riboud ne possède désormais que moins de 0,5%, est facilement "opéable". Son principal actionnaire est le fonds d'investissement Eurazeo avec 3,66% du capital et 7,16% des droits de vote et plus de 80% du capital flotte en Bourse.

"Le plus étonnant est que la nouvelle direction" avait elle-même démantelé "la quasi-totalité des lignes de défense qu'Antoine Riboud", le fondateur du groupe, "obsédé par le risque d'OPA hostile avait mis en place", fait remarquer, dans une note intitulée "Danone ou le pompier pyromane", Roland Perez, secrétaire général de la société française de Management (SFM).

Aujourd'hui, l'idée des dirigeants de Danone est de constituer de nouveau un noyau d'actionnaires stables qui puisse, grâce notamment aux droits de vote double et à l'auto-contrôle très important (6,47%), atteindre très rapidement en cas d'attaque la minorité de blocage en droits de vote (34%) pour empêcher toute prise de contrôle rampante, comme l'a réussi le groupe Bolloré sur le publicitaire Havas.

Cependant, l'idée de faire appel au Crédit Agricole comme actionnaire de référence, évoquée par le quotidien La Tribune de mardi, semble absurde aux yeux de nombreux experts. La banque, qui ne participe pas directement au capital de Danone mais uniquement par l'intermédiaire d'un fonds commun de placement (avec 2,58%), n'est présente dans aucun des groupes du CAC 40, relève ainsi une autre source proche du dossier. Et la nouvelle stratégie du Crédit Agricole, qui sera présentée à l'automne après l'absorption du Crédit Lyonnais, ne devrait rien changer à cette politique, assure-t-on de même source.

"Le Crédit Agricole ne vas pas se précipiter pour aider Danone sous prétexte que les politiques s'agitent", renchérit Thierry Lefebure, président de TL et associés, un cabinet de conseils en stratégie. Autre stratégie pour Danone: continuer à croître, de façon certes interne, mais aussi externe, principalement à l'étranger, pour prendre plus de poids et se rendre ainsi plus cher à l'achat. En attendant, le risque d'OPA reste tangible : selon le Financial Times mardi, PepsiCo a insisté auprès de l'Autorités des Marchés Financiers sur le fait qu'il n'a pas fait de commentaires sur Danone et qu'il confirme seulement être en règle avec la réglementation sur les fusions et acquisitions. "Les informations du FT ce matin rejettent un peu le trouble quant aux intentions réelles de PepsiCo et sur ce que le groupe a exactement déclaré à l'AMF", a souligné un analyste parisien. Le titre Danone a gagné mardi 3,24% à 84,47 euros dans un marché stable.

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