Il a par ailleurs reconnu que la France, à l'instar de la communauté internationale, n'avait pas réagi à temps à "cette affaire de sécheresse au Niger", une ancienne colonie française en proie à une grave crise alimentaire. "Comment pouvez-vous comprendre que, par exemple, les Américains n'acceptent pas l'idée que les pays africains, qui ont aussi une agriculture, puissent importer chez eux, aux Etats-Unis, leurs produits?", a déclaré le ministre sur Europe 1.
"Si les Africains n'arrivent pas à importer aux Etats-Unis les produits de leur agriculture, et on connaît le combat du président Jacques Chirac sur le coton, comment voulez-vous qu'ils puissent s'en sortir?", a-t-il ajouté. Les pays africains, dont 40% des exportations sont agricoles, demandent en vain depuis longtemps que les Etats-Unis et l'Europe arrêtent de subventionner leurs produits agricoles, afin de promouvoir des échanges équitables avec le continent africain.
L'Afrique, qui représentait 12% du commerce mondial il y a 20 ans, n'en représente plus que 2,4% actuellement. M. Douste-Blazy a bouclé samedi dernier une visite de trois jours en Afrique, sa première sur ce continent depuis sa nomination au Quai d'Orsay. Il s'est rendu au Tchad, au Soudan, notamment dans le plus grand camp de déplacés au monde au Darfour (ouest du Soudan), théâtre d'une guerre civile, et au Niger, où des centaines de milliers d'enfants sont menacés par la famine.
Insistant sur "le lien entre sécurité et développement" dans un "monde globalisé qui partage les crises", il a plaidé pour une aide accrue au développement dans les pays pauvres, notamment dans les domaines de l'éducation, de l'agriculture et de l'eau. "L'action humanitaire, qui est évidemment une nécessité éthique, n'est pas en réalité ce que nous pouvons espérer pour demain. Ce que nous devons espérer pour demain, c'est multiplier l'aide aux pays du sud" sans les placer dans la dépendance, a déclaré M. Douste-Blazy.