Trois essais OGM détruits en 24 heures clandestinement dans le Puy-de-Dôme

Une plantation de maïs transgénique a été saccagée par des inconnus mardi après-midi à Neschers, quelques heures après la destruction de deux autres parcelles à Issoire et au Broc, dans la nuit de lundi à mardi, selon une source judiciaire.

Ces trois parcelles étaient exploitées par le laboratoire Meristem Therapeutics pour la production de lipase gastrique, destinée à tenter de soulager les patients atteints de mucoviscidose, et celle d'anticorps anticancéreux. Un autre essai de Meristem avait été détruit à Beaulieu (Puy-de-Dôme), dans la nuit du 18 au 19 juillet.

"Le dispositif de surveillance par les gendarmes a été renforcé, mais on ne peut pas assurer de risque zéro", a déclaré à l'AFP Jean-Luc Tronco, directeur de cabinet du préfet de la région Auvergne. "Il reste huit parcelles à protéger, dans des endroits isolés: il est impossible de toutes les surveiller, en continu et sur le long terme", a-t-il poursuivi.

Une vingtaine d'hectares d'OGM, soit près de la moitié des essais menés en France en 2005, sont cultivés dans le Puy-de-Dôme, par Meristem Therapeutics et Biogemma, filiale du semencier auvergnat Limagrain. Les deux sociétés ont chargé des sociétés de gardiennage de surveiller leurs essais. A chaque fois, les plants ont été piétinés, cassés ou pliés méthodiquement et les bordures de six rangs de maïs non OGM épargnées, dissimulant les dégâts.

Au Broc, seuls les plants femelles ont été abimés, anéantissant l'essai, selon Meristem dont la direction ne pouvait être jointe mercredi. Les trois premières destructions ont été revendiquées par le Collectif des Faucheurs volontaires, pour lequel "aucune justification scientifique ou thérapeutique ne permet la transformation des champs des paysans en paillasse de laboratoire".

Le collectif, animé notamment par José Bové, revendique 5.000 adhérents. "Il y a un changement de stratégie complet pour éviter tout affrontement avec les forces de l'ordre", a expliqué à l'AFP Chantal Gascuel, du comité de soutien "63 sans OGM" et "faucheuse volontaire". Plusieurs centaines d'opposants aux OGM avaient été repoussés par les forces de l'ordre, équipées de grenades et de matraques à Solomiac (Gers) en septembre 2004. "Notre but est d'enlever les OGM de nos champs", souligne-t-elle, en défendant "le choix de faire quelque chose de spectaculaire et hors-la-loi pour attirer le regard de l'opinion publique, sachant que, dans un premier temps, cela passe pour du vandalisme".

"Les chercheurs en ont ras-le-bol et sont en colère", affirme de son côté Alain Toppan, responsable des essais en plein champ de Biogemma, regrettant qu'"une certaine impunité se soit établie". Jean-Claude Guillon, directeur de la stratégie de Limagrain, qui assure l'encadrement technique des essais, dénonce "l'engrenage qui, de vandalisme en vandalisme, affaiblit gravement la recherche française" . "José Bové serait-il au-dessus des lois ? Va-t-il continuer longtemps à appeler à des destructions sans que personne ne s'occupe de mettre un terme à ses appels répétés ?", s'interroge-t-il.

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