Des producteurs d'oignons cévenols tentent de s'adapter

Sur les terrasses cévenoles, où sont cultivés des oignons juteux et sucrés classés en AOC depuis deux ans, de nombreuses sources, qui alimentaient chaque mas en eau pour la maison et les cultures, ont tari dès la fin de l'hiver. "Cette année, nous n'avons pas utilisé l'arrosage automatique qui gâche trop d'eau. Nous avons arrosé tous les oignons à la main.

Dix heures tous les deux jours", ajoute M. Léonard, qui cultive l'oignon de père en fils. Alors que la récolte touche à sa fin, la coopérative de l'oignon doux estime à 20% la baisse du volume de la récolte, en raison de la petite taille des bulbes, dont la croissance a été limitée par le manque d'eau. "Nous n'avons pas repiqué sur un cinquième de nos terrasses car nous manquions d'eau dès le mois de mai pour arroser suffisamment les plants", souligne M. Léonard. "Les sources traditionnelles ne suffisent plus, il faut stocker l'eau l'hiver", dit l'agriculteur.

Persuadé que la région s'oriente vers des sécheresses sévères chroniques, il a fait creuser en vain un forage de 160 mètres pour complémenter l'apport de ses sources. "Les quatre ou cinq jours de pluie d'affilée qu'on connaissait dans notre enfance sont de plus en plus rares", se souvient-il. "Il pleut de très grandes quantités en peu de temps, et les périodes sèches sont de plus en plus longues entre deux orages", confirme Philippe Boisson, qui cultive des oignons doux et des pommes reinettes du Vigan sur les terres héritées de son père.

La "solution d'avenir" envisagée par de nombreux producteurs : des bassins de rétention, cuvettes artificielles recouvertes d'une bâche plastique, où sont concentrées eaux de ruissellement, eaux de pluies et eau de source, afin de constituer pendant l'automne très pluvieux des réserves pour le début de l'été.

"J'ai investi dans deux bassins de 3.000 m3 ces dernières années, pour m'adapter à cette évolution du climat", explique M. Boisson, qui a alimenté ses bassins en pompant dans la rivière avant que la sécheresse ne s'installe. "Je ne sais pas si c'est un réchauffement global de la planète ou un cycle de quelques années, mais il y a des changements et il faut s'y adapter", estime-t-il.

M. Léonard a quant à lui prévu d'investir dès la fin de la récolte près de 17.000 euros dans la construction d'un bassin de rétention de 1.100 m3. "De nombreux producteurs s'orientent vers ces solutions car nous avons des problèmes d'eau sur le long terme", estime Thierry Gastou, directeur de la coopérative de l'oignon doux. Selon lui, les problèmes sont d'autant plus aigüs que la production est passée de 500 tonnes il y a 20 ans à près de 1.500 actuellement.

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