L'Europe, divisée sur la grippe aviaire, refuse l'alarmisme

"Tous les Etats membres ne partagent pas l'analyse faite par le gouvernement néerlandais du risque et nous savons que cette mesure ne serait pas faisable ou souhaitée par tous les Etats membres", a déclaré lundi Philip Tod, porte-parole du commissaire européen à la Santé et à la Protection des consommateurs, Markos Kyprianou.

Les Pays-Bas ont ordonné le confinement des volailles élevés en plein air --environ cinq millions sur une population totale de 100 millions-- depuis lundi dernier et ce jusqu'à la fin de cette année. Cette mesure vise à limiter les risques de transmission de la grippe aviaire, qui a ravagé les basses cours néerlandaises en 2003, en évitant tout contact avec les oiseaux migrateurs. Elle s'ajoute à l'interdiction européenne des importations d'oiseaux de plusieurs pays d'Asie contaminés --Cambodge, Chine, Indonésie, Laos, Malaisie, Corée du nord, Pakistan, Thaïlande, Vietnam-- auxquels se sont ajouté le 12 août la Russie et le Kazakhstan.

La Haye expliquera ces mesures supplémentaire à ses partenaires européens jeudi lors d'une réunion des experts sanitaires de l'UE, qui ne devrait cependant aboutir à aucune décision communautaire. Aucun pays n'a pour l'instant suivi l'exemple des Pays-Bas. L'Allemagne s'est borné à évoquer un projet d'enfermement des canards, oies et poulets au plus tard le 15 septembre si la grippe aviaire avait d'ici là franchi l'ouest de l'Oural, ce qui est maintenant le cas, mais aucune décision n'a été prise.

La ministre allemande chargée du dossier, Renate Künast, a mis en garde contre un excès d'alarmisme alors que des informations contradictoires circulent sur une contamination dans la partie européenne de la Russie, en Kalmoukie. Londres a pour sa part évoqué "un risque faible" de contamination. La plupart des pays se disent vigilants mais ne prendront des mesures que sur recommandation des institutions européennes. L'Espagne, où la plupart des poulets vivent déjà enfermés, "alignera sa position sur celle des autres pays européens", a rappelé mercredi une porte-parole du ministère de la Santé.

La plupart des pays de l'UE ont relancé l'information aux professionnels afin qu'il soient conscients des risques. Le ministère français de l'Agriculture a envoyé un courrier donnant des recommandations à l'ensemble de la profession avicole. La Belgique, la Lituanie et la Croatie ont recommandé aux éleveurs de surveiller et d'empêcher les contacts avec les oiseaux sauvages et migrateurs. Au Danemark, si une simple vigilance est pour l'instant de mise, les autorités vétérinaires ont indiqué qu'elles "vont prendre dans les semaines qui viennent des mesures supplémentaires". "Nous examinons actuellement les oiseaux sauvages, et si nous constatons des signes de grippe aviaire d'Asie, nous exigerons des particuliers et des professionnels de mettre toute la volaille à l'intérieur", a précisé le vétérinaire Steen Mortensen.

La Commission européenne a indiqué qu'elle travaillait à "améliorer", ou "mettre en place" chez ceux qui n'en ont pas établi, des plans de stockage de médicaments antiviraux. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est inquiétée vendredi à Genève de l'insuffisance des capacités actuelles de production de vaccins antigrippe pour répondre à une éventuelle pandémie. Le virus H5N1 de la grippe aviaire peut se transmettre à l'homme et a déjà entraîné plus de 60 décès d'êtres humains depuis 2003.

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