Cité à l'issue du Conseil par le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé, le chef de l'Etat est intervenu à la suite d'une communication du ministre de la Santé, Xavier Bertrand, qui a jugé "faible" le risque d'expansion de l'épizootie vers la France "en raison de l'absence de flux migratoires habituels d'Est en Ouest".
M. Chirac a souligné qu'un "plan de lutte contre la grippe aviaire" avait été mis en place depuis deux ans, mais il a jugé que "face à l'évolution du risque, ce plan doit être actualisé et amélioré en permanence". "Aucun obstacle, notamment économique ou financier, ne pourra être opposé à une mesure utile pour protéger la santé des Français", a-t-il insisté, souhaitant en la matière "une forte coordination" autour d'un "délégué interministériel" qui sera nommé par le Premier ministre.
"Face à un risque sanitaire européen et mondial, il nous faut aussi agir au-delà de nos frontières", a ajouté le chef de l'Etat qui a demandé au gouvernement "d'examiner avec nos partenaires, les organisations internationales compétentes et l'industrie pharmaceutique, quelles mesures peuvent être prises pour s'assurer qu'en cas de besoin, des stocks de traitement seront disponibles pour enrayer une éventuelle pandémie aux stades précoces de son développement, dans les premiers pays concernés".
M. Bertrand a rendu compte au Conseil des ministres des premières conclusions des experts de l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) "sur les risques de contamination des élevages français par des oiseaux infectés par le virus de la grippe aviaire" et des "premières mesures" engagées par le gouvernement. Soulignant que ce risque était jugé "faible", le ministre a énuméré "trois objectifs" fixés par le gouvernement : "détecter au plus tôt les éventuels oiseaux malades ou porteurs du virus, protéger nos élevages domestiques de l'épizootie, et éviter la transformation du virus en virus transmissible d'homme à homme".
Dans cette perspective, "il sera recommandé à tous les professionnels de la filière avicole au contact des animaux de se vacciner contre la grippe saisonnière habituelle", a-t-il rappelé.