Au centre du Portugal, le feu a aussi ravagé les petites cultures

"Pommes de terres, maïs, oliviers, tout a brûlé", confie Cidalia Manuela, 42 ans, habitante d'Aradas, un village situé à environ 40 kilomètres de la région de Coimbra, la troisième ville du pays. Le gouvernement portugais a promis la semaine dernière un processus rapide d'indemnisation des agriculteurs et des municipalités. Mais il est encore trop tôt pour évaluer les dégâts causés dans ces monts parfois encore fumants, frappés par l'exode rural.

"Nous n'avons pas encore estimé le préjudice causé par les incendies au secteur agricole", a déclaré à l'AFP le président de la Confédération des agriculteurs portugais, Luis Mira. "Nous évaluons en ce moment les dommages causés aux forêts, aux fermes et aux parcs naturels", a ajouté le responsable de la principale organisation agricole portugaise.

Il a estimé toutefois que le préjudice pour le secteur agricole devrait être moindre qu'en 2003 : les incendies avaient ravagé de nombreuses cultures au sud du pays alors qu'en 2005, il se sont concentrés dans le centre et le nord, essentiellement recouverts de forêts.

Un balai et un seau d'eau à la main, Cidalia Manuela lave les murs blancs de sa maison noircie. Tout autour, un paysage désolé de pinèdes calcinées. Le feu s'est arrêté juste devant le jardin. Léchés par les flammes, les oliviers proches de la maison ont pris une teinte dorée de mauvais augure. Le sol est recouvert de cendres. "Nous avons tout perdu", se lamente cette femme employée comme vendeuse dans un commerce voisin. Au regard de ses très modestes revenus, ses oliviers et champs lui procuraient un appoint non-négligeable. Comme pour de nombreux petits propriétaires de la région, une partie de la production est consommée par la famille, l'autre revendue.

Cidalia et son mari avaient pris leurs précautions: "Nous savions depuis deux jours que les flammes progressaient vers nous. Pour nous protéger, nous avions labouré les champs autour de la maison". "Mes huit frères sont venus lutter contre les flammes. Nous n'avons pas eu un pompier. Ils ne pouvaient pas accéder. On s'est retrouvé encerclé. En une heure, le feu est passé de l'autre côté de la maison".

Même consternation chez une voisine du village, Maria Silva : "Il ne me reste plus que quelques eucalyptus. Tous les pins ont brûlé". Cette octagénaire vivant d'une petite pension, comptait sur les revenus de la vente de la résine récupérée des pins qui entourent sa maison.

Les propriétaires de petites parcelles forestières très morcellées sont dans le colimateur des pouvoirs publics, qui les accusent de ne pas débroussailler leurs terrains et d'augmenter les risques et la propagation des incendies. Les feux qui ont ravagé entre 180.000 et 220.000 hectares de végétation depuis le début de l'année, ont aussi détruit une centaine de maisons, dont 27 résidences principales, et près de 500 propriétés agricoles.

Les ravages des incendies sont venus s'ajouter à ceux de la sécheresse, la pire traversée par le Portugal depuis 1945. Le pays s'attend à la plus faible récolte céréalière des dernières décennies, a indiqué la semaine dernière l'Institut national des statistiques. La baisse du rendement des céréales à l'hectare a chuté de 60%. "Le niveau d'eau du puits a beaucoup baissé. Mais pour l'instant l'eau du robinet ne manque pas", se console Cidalia Manuela.

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