"Si on continue de donner des rendements supérieurs à la capacité de commercialisation, on va continuer d'accumuler des stocks et on va favoriser malheureusement une baisse généralisée du prix", a mis en garde le président du CIVB Christian Delpeuch lors d'une conférence de presse. "Bordeaux a accumulé en stocks 900.000 hectolitres de plus en l'espace de douze mois par rapport à la même période l'an dernier", a expliqué le président du CIVB, qui a appelé "chaque syndicat (de producteurs, ndlr) à prendre ses responsabilités".
"Si on n'est pas capables de prendre ce type de responsabilités, c'est le marché qui nous les imposera par des prix très bas", a averti M. Delpeuch, qui conseille à la profession "de se limiter aux rendements de base". Les rendements de chaque appellation sont fixés tous les ans en septembre par l'Institut national des appellations d'origine (Inao) sur proposition des syndicats de producteurs, l'interprofession ne jouant qu'un rôle consultatif. Le rendement de base est fixé par décret: il est ainsi de 55 hectolitres par hectares pour l'Appellation d'origine contrôlée (AOC) Bordeaux rouge.
L'an dernier, l'INAO, sur proposition du syndicat, avait porté ce rendement à 58 hl/ha. "La récolte 2005 se présente sous les meilleurs auspices", a par ailleurs estimé le président du CIVB, soulignant que la climatologie avait été "assez exceptionnelle" et que l'état phyto-sanitaire de la vigne était "absolument exceptionnel". "La qualité s'est toujours une bonne nouvelle même si on a du mal à +faire tomber+ des raisins qui sont bons", a-t-il déclaré, en référence à la baisse de production souhaitée.
