"J'espère que nous pourrons tomber d'accord sur un compromis au Conseil (des ministres européens) en novembre", a déclaré la commissaire en marge d'une réunion des ministres européens de l'Agriculture à Londres. La Commission a présenté en juin son projet de réforme de la politique européenne du sucre, qui suscite de nombreuses critiques au sein des Etats membres, des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), partenaires de l'UE, ainsi que des professionnels du secteur. Dans le cadre de cette réforme, Bruxelles propose des baisses drastiques des prix garantis pour le sucre et la betterave, ainsi qu'une réduction des exportations subventionnées de sucre européen.
Pour le ministre français de l'Agriculture, Dominique Bussereau, la réforme est "rendue nécessaire par l'OMC", qui a condamné en avril le régime européen actuel. Mais l'accord au Conseil "ne sera pas facile", a-t-il également prédit en marge de la réunion. "Même en France, nous avons des petits producteurs à qui (la réforme) peut poser des problèmes", a-t-il ajouté. Globalement pourtant, la France devrait être avec l'Allemagne l'un des pays qui tireraient le mieux leur épingle du jeu de cette réforme, expliquent des sources concordantes. Le ministre italien de l'Agriculture, Gianni Alemanno, a lui aussi reconnu le caractère indispensable de la réforme, jugeant toutefois la "proposition actuelle très négative".
Selon des sources concordantes, une dizaine de pays membres, dont l'Espagne, l'Italie, la Grèce, l'Irlande, la Finlande ou encore le Portugal, sont opposés à la réforme et détiennent une minorité de blocage. Ces pays estiment notamment que la proposition les pénalise beaucoup plus que les gros exportateurs de sucre comme la France et l'Allemagne.