Le groupe d'experts (panel) chargé de trancher la querelle sur l'interdiction d'importer de la viande de boeuf traité aux hormones dans l'Union européenne a entendu les arguments des trois parties, qui s'étaient mises d'accord pour ouvrir les débats au public. L'OMC, parfois accusée d'opacité, avait mis une salle de 400 places à disposition de la presse et des organisations non-gouvernementales pour leur permettre de suivre la procédure sur grand écran. Mais seules quelque 200 personnes se sont inscrites pour entendre la discussion, selon le secrétariat de l'OMC. Dans une salle séparée, les trois experts de l'OMC ont entendu les représentants de Bruxelles expliquer pourquoi l'UE leur demande de condamner les sanctions appliquées depuis 1999 par Washington et Ottawa, en représailles à l'interdiction du boeuf aux hormones.
L'UE avait été condamnée l'année précédente par les juges de l'OMC, qui avaient estimé que les Européens n'avaient pas suffisamment de preuves scientifiques établissant l'effet néfaste des hormones de croissance sur la santé humaine. Mais Bruxelles a adopté en 2003 une directive tenant compte de nouvelles études scientifiques sur le sujet et affirme avoir démontré qu'au moins une hormone interdite, l'oestradiol, est cancérigène. L'UE estime ainsi que les sanctions imposées par les Etats-Unis (116,5 millions de dollars par an) et le Canada (11,3 M de dollars canadiens, soit 7,5 M EUR) ne sont plus justifiées.