Les professionnels français du sucre se défendent contre tout interdit

Dans une pleine page de publicité lundi 12 septembre dans certains quotidiens et magazines français, des pâtissiers en toque, enfermés dans un fourgon cellullaire, s'interrogent: "Qui voudrait d'un monde interdit au sucre ?" Financée par la Collective du sucre, cette campagne a démarré fin juin, les professionnels français du sucre expliquant qu'ils souhaitent "participer au débat" sur le problème de l'obésité, mais en défendant aussi la "liberté" du consommateur français.

Leur appel veut répondre par avance à la campagne que le gouvernement français lance actuellement pour "manger moins souvent des produits gras et sucrés", préconisant une réduction de la consommation de produits sucrés (boissons ou desserts sucrés, confiseries...) et encourageant la consommation de féculents. "Nous ne nions pas le problème de la prévalence de l'obésité en France qui est moins important en France que dans d'autres pays", a indiqué à l'AFP Claude Risac, directeur général de la Collective du sucre. Et de souligner le "modèle" d'alimentation des Français qu'il faut "promouvoir". Les repas ne sont pas déstructurés, la famille déjeune à table, ensemble, tout le monde partageant le même menu. La prévention est nécessaire, s'inquiète M. Risac, "mais nous assistons à une stigmatisation des aliments qui engendre la peur chez les gens. Jusqu'où peut-on aller dans le gouvernement des comportements alimentaires, la santé ne justifie pas tout", insiste-t-il.

Pour lui, plutôt que d'"affoler les gens, de leur demander d'être experts en nutrition", mieux vaudrait leur conseiller de varier leur alimentation, de ne pas grignoter, de surveiller le volume ingéré et de pratiquer des activités physiques", estime-t-il. Gare également aux restrictions toujours plus nombreuses qui peuvent aboutir à des frustrations amenant parfois à "craquer". Rien ne sert selon lui de diaboliser le sucre, qui est nécessaire à l'organisme. "Une consommation raisonnable, sans excès, dans des quantités modérées, manger ou boire moins sucré, permet d'éviter toute dérive et de se faire plaisir", souligne une nutritionniste.

Si la campagne gouvernementale est "centrée sur un conseil de modération, elle est pertinente" mais pas si elle conduit à diaboliser certains aliments, commente Jean-Paul Jamet, directeur du Centre National Interprofessionnel de l'Economie Laitière. "Le conseil nutritionnel majeur demeure la variété de la prise alimentaire", insiste-t-il. Les Français réclament de plus en plus de produits naturels, souligne également M. Risac. "Si nous retirons le sucre des produits, il faut le remplacer par des graisses, des produits issus de la chimie ou des édulcorants". L'industrie alimentaire propose des produits "allégés" en teneur en sucre. Mais, souligne M. Risac, elle doit faire de nombreux efforts en matière d'innovation, car on observe qu'après avoir essayé ces produits, les consommateurs s'en lassent très vite et reviennent aux produits traditionnels.

La consommation de sucre en France est estimée par le Cedus (Centre d'Etudes et de Documentation du Sucre) à 25 kilos de sucre/an par habitant, une consommation "stable depuis 30 ans", malgré la vogue des produits aux édulcorants de synthèse. Mais le sucre est bien moins visible qu'avant: il y a 30 ans, sa consommation se répartissait moitié en sucre seul (poudre, morceaux...) et moitié par le biais des produits alimentaires préparés, alors qu'aujourd'hui 80% du sucre consommé provient des aliments industriels contre 20% seulement pour le sucre seul.

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