Le "taux d'incorporation" des biocarburants dans l'essence et le diesel va être relevé, a-t-on notamment indiqué, en précisant que le gouvernement voulait "avancer de deux ans" le calendrier qui existait avant l'envolée des prix du pétrole. Le gouvernement va aussi aller "nettement plus loin" dans les agréments, c'est-à-dire les quantités de biocarburants produites bénéficiant de défiscalisations. "Il faut déverrouiller la production de biocarburants", a-t-on souligné en notant que cette énergie verte "favorise l'indépendance énergétique de la France", offre des "débouchés nouveaux à l'économie agricole" et que son "niveau de rentabilité ne cesse de s'améliorer".
Les biocarburants - qui sont incorporés dans des carburants classiques (essence pour l'éthanol, gazole pour le biodiesel) - sont plus chers à produire que l'essence ou le gazole. Ils bénéficient donc d'exonérations partielles de TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers). Le 1er septembre, Dominique de Villepin a annoncé qu'il voulait avancer à 2008 l'incorporation de 5,75% de biocarburants dans les carburants en France, contre 2010 selon le texte d'une directive européenne. Outre les industriels, il faut aussi "inciter les agriculteurs" à s'engager dans la filière biocarburants "en passant des contrats d'approvisionnement à long terme avec les usines" qui leur offrent un "prix garanti", a-t-on encore précisé. Le biodiesel est fabriqué à partir de cultures oléagineuses (colza et tournesol en France), l'éthanol est dérivé du blé et de la betterave et bientôt du maïs en France, de la canne à sucre au Brésil et du maïs aux Etats-Unis.
Le Premier ministre précédent, Jean-Pierre Raffarin, avait annoncé en mai 2005 une nouvelle phase du plan biocarburants, pour la période 2008-2010, avec des agréments fiscaux supplémentaires portant sur 700.000 tonnes dans la filière biodiesel et 250.000 tonnes dans la filière éthanol en 2008. Il visait alors un "quadruplement des agréments en quatre ans" afin de tenir l'objectif d'incorporer 5,75% de biocarburants dans les carburants en 2010, avaient indiqué ses services. En février, M. Raffarin avait déjà annoncé des agréments supplémentaires de 800.000 tonnes d'ici 2007 - 480.000 dans la filière biodiesel et 320.000 dans la filière éthanol. Ces nouveaux contingents de 800.000 tonnes s'ajoutaient alors aux agréments déjà existants sur 450.000 tonnes. Selon Matignon, quelque 587.000 tonnes de biocarburants bénéficient actuellement d'un agrément, soit un coût de 200 millions d'euros pour l'Etat.