Depuis plusieurs années déjà, des études scientifiques ont étudié le lien entre une consommation modérée d’alcool et les risques de cancer et ont mis en évidence l’effet bénéfique de certaines boissons, particulièrement du vin. Des chercheurs se sont également penchés sur la relation entre le vin et un cancer spécifique. Ainsi, comme le cancer des ovaires, dont l’apparition pourrait être prévenue par une dose modérée de vin selon une étude australienne de 2004, les risques de cancer de l’estomac seraient eux aussi éloignés par une consommation raisonnable de vin, si l’on en croit des résultats communiqués par une équipe scandinave et publiés dans l’European Journal of cancer prevention de juin 2005.
Ces sept chercheurs s’étaient fixé comme objectif d’étudier la relation entre la quantité et le type d’alcool et le risque de développer le cancer de l’estomac. Ils se sont appuyés sur les résultats fournis par une vaste population et enregistrés dans une base de données commune : 15 236 hommes et 13 227 femmes étudiés sur la période 1964-1992. Durant ce suivi, 122 cas de cancer de l’estomac ont été identifiés. Selon l’étude, la consommation totale d’alcool en elle-même n’a pas été associée à l’apparition de ce type de cancer, mais le type d’alcool a semblé avoir eu un impact sur le risque. Ainsi il n’y a pas eu de lien entre le fait de boire de la bière ou des spiritueux et ce cancer, alors que le vin en revanche semble avoir joué un rôle bénéfique remarquable. En comparaison avec les non-buveurs de vin, les participants à l’étude qui déclaraient boire de 1 à 6 verres de vin par semaine avaient un risque réduit de 24% et ceux qui buvaient plus de 13 verres de vin par semaine présentaient quant à eux un risque réduit de 84% en moyenne ! Après analyses de tendances, les chercheurs ont conclu qu’à chaque verre de vin bu par jour était associé un risque de cancer de l’estomac réduit de 40%. Selon eux, ces relations bénéfiques ont persisté après ajustements des résultats en fonction de l’âge, du sexe, du niveau d’éducation, de l’indice de masse corporelle, de l’activité physique ou du tabagisme.
Reste toutefois à ajouter à l’étude des chercheurs scandinaves que ces effets de réduction des risques ne peuvent être observés qu’en cas de consommation modérée. Il est en effet connu qu’une forte consommation d’alcool peut contribuer à générer des cancers de la gorge, du larynx, du foie ou du tube digestif supérieur. Les risques de développer un cancer augmentent à partir d’un certain seuil. Mais pour une consommation de deux à quatre verres par jour (par rapport à l’abstinence), le taux de mortalité par cancer serait réduit de 20%, a indiqué en 1998 l’Association américaine contre le cancer. Le professeur français Serge Renaud est arrivé à des conclusions similaires pour des hommes consommant deux à trois verres de vin par jour.
On sait aujourd’hui qu’un des antioxydants présents dans le vin, le resvératrol, peut empêcher le développement d’une tumeur. Il semblerait également que la quercétine, que l’on trouve dans la bière et le vin, soit impliquée dans la réduction des risques de cancer de l’ovaire ou de l’estomac, en inhibant l’oxydation, une des causes de l’initiation et de la progression des tumeurs.