"Comme Pascal Lamy (directeur général de l'OMC) est décidé à donner un coup d'accélérateur" aux négociations sur l'agriculture, "et que ça se passe à Paris, nous souhaitons rappeler fermement nos lignes rouges", a déclaré M. Bussereau à quelques journalistes. "Nous avons le sentiment de n'être aucunement entendu, non pas par la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, mais par M. Mandelson", a-t-il insisté, juste avant de recevoir Mme Boel. "Nous souhaitons que l'Union européenne ne fasse aucune autre avancée sans contrepartie forte des autres Etats" sur les questions agricoles, a-t-il dit.
Le ministre a affirmé que la France refusait une "date de suppression des subventions aux exportations agricoles sans une assurance de réciprocité des Etats-Unis". Sur les aides internes à l'agriculture, il a estimé que l'UE avait "fait sa réforme" mais que les Etats-Unis "devaient réformer leurs aides". En outre, "l'agriculture ne doit pas être la variable d'ajustement" d'une discussion que le ministre veut "globale". "Il faut avancer sur les biens et services, et les produits industriels", a-t-il affirmé.
Dans un entretien au quotidien Le Figaro, daté de jeudi, M. Lamy affirme que les Européens et les Américains doivent "se bouger" sur l'agriculture, pierre d'achoppement du cycle de négociations de Doha sur la libéralisation des échanges mondiaux. Plusieurs Etats membres de l'UE, dont la France, s'en étaient pris lundi à Bruxelles à la tactique de la Commission européenne dans les négociations agricoles à l'OMC, lui reprochant d'offrir trop de concessions à ses interlocuteurs.
Les ministres de quatre grandes puissances commerciales (Union européenne, Etats-Unis, Brésil, Inde) se retrouvent vendredi à Paris. En plus de la rivalité Nord-Sud sur la libéralisatoin des échanges, Américains et Européens s'affrontent à propos des concessions à faire dans le dossier agricole.
