"Les pays ACP sont confrontés à une énorme déstabilisation économique notamment avec la réforme du marché communautaire proposée par l'UE et nous devons nous efforcer de trouver une solution à ce problème crucial", a déclaré à la presse George Bullen, directeur du dossier sucre de l'ACP. "Nos vies dépendent directement du sucre et toute interférence reviendrait à nous priver de la vie", a affirmé à la presse le vice-président kényan Moody Awori. "Nous sommes prêts à engager une bataille contre la réforme de l'UE et nous exhortons les autres membres du groupe ACP à faire la même chose", a-t-il affirmé.
Le projet de réforme européen de la production sucrière communautaire, présenté en juin à Bruxelles, prévoit de réduire de 39% sur deux ans à partir de 2007 le prix du sucre garanti par un protocole liant l'UE aux pays producteurs du groupe ACP. La présentation de ce projet de réforme du régime sucrier est intervenue après la condamnation de l'UE à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sur plainte de pays émergents (Brésil, Thaïlande) et de l'Australie.
Les ACP estiment également que l'aide promise par l'UE (40 millions d'euros pour 2006, première année de la réforme et des montants non fixés ensuite) est nettement insuffisante. "C'est absurde de la part de l'UE de promettre un misérable montant de 40 millions d'euros pour que l'on se restructure, alors qu'elle sait le désastre économique auquel nous serons confrontés quand sa réforme sera appliquée", a ajouté M. Bullen. "La situation à laquelle nous sommes confrontés est celle de l'urgence et l'UE doit assouplir ses conditions et nous fournir une aide urgente", a-t-il exigé.
Selon des responsables, le but de cette rencontre est également d'adopter une position commune sur le dossier du sucre avant la conférence de l'OMC à Hong Kong prévue en décembre sur la libéralisation des échanges mondiaux. Le porte-parole de la conférence Arvin Boolel, a affirmé que ce sommet de l'OMC serait l'occasion pour le groupe ACP d'exprimer son opposition véhémente à la réforme de l'UE.