"S'agissant du soutien interne à l'agriculture, l'Union européenne a déjà apporté sa contribution à la négociation avec la réforme de la Politique agricole commune de 2003 qui réduit fortement les effets de distorsion sur le commerce mondial", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, Jean-Baptiste Mattéi. "Ce qu'a fait l'Union européenne reste à faire aux Etats-Unis", a souligné M. Mattéi lors d'un point de presse. "En ce qui concerne les subventions à l'exportation, je rappelle que l'Union européenne a proposé en juillet 2004 le principe de leur élimination à terme, sous réserve d'un engagement parallèle des Etats-Unis à éliminer les formes équivalentes de soutien à l'exportation", a poursuivi le porte-parole.
M. Portman a demandé lundi à l'UE et au Japon de réduire de 80% les aides internes qu'ils versent à leurs agriculteurs, après la proposition des Etats-Unis de baisser les leurs de 60%. Selon lui, le montant de ces aides européennes est trois fois plus important que celui des Etats-Unis. Le commissaire européen au Commerce, le Britannique Peter Mandelson, a salué la proposition conditionnelle des Etats-Unis, affirmant que l'UE pourrait aller "nettement plus loin" dans ce domaine. Jusqu'ici, l'UE a proposé une baisse de 65% de son plafond autorisé d'aides aux agriculteurs. Mais plusieurs pays de l'UE viennent de mettre en garde M. Mandelson dans les pourparlers qu'il mène à ce sujet au sein de l'OMC. Treize d'entre eux, dont la France, ont transmis vendredi à Bruxelles un mémorandum rappelant les "lignes rouges" à ne pas franchir par la Commission lors des négociations sur l'agriculture.