"On n'a pas eu encore de caractérisation des virus ; on ne sait pas si c'est le H5N1, si c'est la souche asiatique ; il y a des échantillons qui ont été envoyés à un laboratoire britannique et on attend des résultats dans le début de la semaine", a déclaré à l'AFP Jean-Luc Angot, directeur adjoint de l'OIE, dont le siège est à Paris. "Les épisodes de grippe chez les animaux, c'est comme chez les humains, il y en a régulièrement. Le tout est de savoir si c'est la souche asiatique. Et il reste aussi à prouver que c'est bien les oiseaux migrateurs qui l'ont communiquée", a-t-il ajouté. Il a relevé que les autorités roumaines et turques "ont réagi rapidement, ce qui est plutôt bon signe". "Ils ont pris les bonnes mesures : ils ont abattu les animaux dans les foyers touchés, fait des désinfections aux alentours. C'est le genre de mesure qui fait qu'on peut éradiquer la maladie", a-t-il souligné. "Je pense que dans la mesure où ils sont candidats à l'entrée dans l'Union européenne, ils ont intérêt à montrer qu'ils interviennent rapidement", a-t-il noté.
Il y a "énormément de souches différentes" de virus aviaires, certaines peu pathogènes d'autres hautement pathogènes, a précisé le Dr Angot, rappelant qu'en août il y avait eu suspicion d'une contamination de mouettes en Finlande et que finalement il s'était avéré qu'un virus H13 (et non de type H5) en était la cause. Pour éviter une éventuelle pandémie due au virus H5N1, il faut "mettre le maximum de fonds dans la lutte contre la maladie animale dans tous les pays où elle existe, pour tuer la maladie à la source et par là même éviter la possibilité de mutation du virus et son adaptation à l'homme", a-t-il ajouté. Il faut que les éleveurs "soient suffisamment indemnisés si on veut qu'ils déclarent les cas", a-t-il insisté.
