Une entreprise prête à tuer les volailles

Cette entreprise familiale de 1.100 employés installée à Bassens, sur les quais de la Garonne, a récemment remporté un appel d'offres lancé en juillet 2004 par le gouvernement concernant l'"euthanasie des volailles en élevage en état de crise". "Nous sommes opérationnels depuis juin. On a testé le dispositif en juin sans abattage, puis en septembre avec abattage. Nous avons abattu 10.000 poules pondeuses atteintes de salmonelle en Bretagne", a indiqué à l'AFP Eric Sarrat, président du groupe GT (ex-Générale de Traction), spécialisé dans le transport. "Il y a 187 millions de poulets en France. On est capable d'en tuer 40 tonnes, soit 40.000 en 52 heures, 200 tonnes (200.000) en 124 heures et 500 tonnes (500.000) en 196 heures", a ajouté le responsable de cette société, déjà présente dans le ramassage de volailles en Bretagne et région Centre. Pour la France, premier producteur de volailles de l'UE et le troisième exportateur mondial derrière le Brésil et les Etats-Unis, les enjeux sont énormes et la menace réelle, la grippe aviaire étant aux portes de l'Union européenne, en Turquie et en Roumanie.

Pour éliminer les volatiles en cas de grippe aviaire, la société girondine a développé deux techniques distinctes, le gazage et la chaîne d'électrification. Ces méthodes ont été achetées à un spécialiste néerlandais de l'abattage de volailles, Ruud Larmann, devenu consultant du groupe. Sept unités mobiles peuvent intervenir dans la France entière pour gazer les volailles dans des bacs remplis de gaz carbonique. La seconde technique est plus particulièrement destinée aux canards, car ceux-ci peuvent vivre en apnée pendant plusieurs minutes, ce qui complique les opérations de gazage. Les palmipèdes seront donc attachés par les pieds à une chaîne d'électrification et électrocutés, deux par deux. Les deux chaînes d'électrification, facilement transportables par camions, sont basées à Bordeaux car "la probabilité d'intervention en élevage à l'air libre dans les Landes, le Gers et en Vendée, est plus forte qu'ailleurs", a expliqué le président du groupe GT. En régions Bretagne et Centre, les élevages de volailles sont en majorité fermées et donc moins exposées à une éventuelle épidémie de grippe aviaire, selon lui. Dans les deux cas, la mort intervient, selon lui, "sans souffrance", une des conditions posées par l'appel d'offres.

L'entreprise a investi 405.000 euros dans ce nouveau matériel. Le contrat avec le gouvernement est d'une durée de trois ans. "On a un forfait de base pour avoir un dispositif de veille permanente. Le ministère (de l'Agriculture) nous envoie un fax d'alerte et on part", souligne M. Sarrat. S'il n'y a pas d'épidémie en France, et donc pas d'intervention, "nous n'aurons ni déficit, ni bénéfice" au terme du premier contrat de trois ans, souligne le responsable. Victor Yzerd, 27 ans, chef de projet logistique, a participé à l'opération d'abattage de septembre, une première pour lui. "Ce n'est pas excitant d'avoir à euthanasier des animaux. Mais on raisonne dans le cadre de la santé publique. On n'a pas le choix. Il faut quelqu'un pour le faire et on le fait".

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