Bernard Guidez, président de l’association Farre : "Nos efforts sont reconnus par les pouvoirs publics"

Terre-net : Comment accueillez-vous ces mesures ?


Bernard Guidez,
président de l’association Farre
(© Ligérienne de Presse)

Bernard Guidez : Pour tous les militants qui se battent depuis des années pour l’agriculture raisonnée, cette journée du 12 octobre est un grand moment d’encouragement. C’est une reconnaissance de nos efforts de la part des pouvoirs publics. Cette prime de 1000 € aidera les agriculteurs rebutés par le coût de la qualification à franchir le pas.Une autre mesure annoncée par le ministre de l’Agriculture me semble plus importante encore : les exploitations qualifiées, à compter de 2006, bénéficieront d’une réduction de leur coefficient de risque dans le choix des exploitations contrôlées au titre de la conditionnalité. Notre démarche d’engagement est ainsi reconnue et confortée. Le ministre de l’Agriculture a également annoncé le financement de panneaux d’identification pour les 1 000 premières exploitations qualifiées. C’est une mesure symbolique mais elle va dans le sens de la communication vis-à-vis des consommateurs, des élus locaux engagés dans le réseau Farre.

Terre-net : Le dernier baromètre de l’agriculture raisonnée fait état de 1 019 exploitations qualifiées à la fin du mois de septembre. C’est encore peu, par rapport à l’objectif fixé : 30 % des 500 000 exploitations agricoles d’ici 2008...

Bernard Guidez : Nous n’atteindrons peut-être pas cet objectif en 2008 mais je crois, comme l’a rappelé Dominique Bussereau, que cet objectif de 30 % est "ambitieux mais réalisable". Il ne faut pas se contenter de regarder le compteur, il faut aussi regarder l’état d’esprit qu’ont insufflé depuis des années Farre et la démarche agriculture raisonnée. 8 à 9000 agriculteurs ont participé ces derniers mois à des formations à l’agriculture raisonnée et, même si tous ne sont pas encore allés jusqu’à la qualification, la plupart respectent les principes de l’agriculture raisonnée. Réussir à changer les mentalités est beaucoup plus important que le nombre d’exploitations qualifiées.

Terre-net : Un certain nombre d’agriculteurs n’ont jamais caché leur frilosité par rapport à la démarche d’agriculture raisonnée. Par quels arguments tenterez-vous de les convaincre ?

Bernard Guidez : Après avoir relevé le défi de la quantité, puis le défi de la qualité, l’agriculture française doit relever le défi de l’environnement. Après le choc de la vache folle, la société est passée d’un excès de confiance vis à vis des pratiques agricoles à un excès de suspicion. Il est indispensable que les agriculteurs comprennent la nécessité de concilier des impératifs économiques et environnementaux. Le développement de l’agriculture raisonnée entraînera des effets tangibles sur l’environnement. Même si nous travaillons sur le long terme et que les actions que nous réalisons aujourd’hui n’auront d’effet que dans 10 ans ou plus. De plus en plus d’agriculteurs sont aujourd’hui persuadés de la nécessité de mesurer les conséquences techniques et environnementales de leurs actions.

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