Industriels travaillant la plume renforcent la traçabilité de leurs produits

Sollicité par de nombreux consommateurs inquiets de l'apparition de la crise aviaire dans plusieurs pays européens (Roumanie, Bulgarie, Russie), le Syndicat national des plumes et duvets (SNDP) (80% de la production française de palmipèdes) est formel: les plumes et duvets qui garnissent couettes, oreillers, doudounes et équipements sportifs ne présentent aucun risque sanitaire pour la population. "Si un élevage est infecté par le virus de la grippe aviaire, il est depuis quelques années immédiatement détruit en Asie comme en Europe ou tout autre point du globe. D'autre part, les plumes en provenance de ces régions subissent une demi-douzaine de traitements (trempage, lavage, étuvage à 100 degrés) avant d'être exportées", explique Pierre Capellot, président du SNDP.

"Les ballots de plumes ne peuvent franchir les frontières que s'ils présentent un certificat vétérinaire --très strict-- aussi bien à la sortie d'un pays exportateur qu'à l'entrée d'un pays importateur, en Europe notamment", précise M. Capellot. "L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) préconise de tremper une plume brute (non traitée) dans un bain d'eau à 60 degrés pendant 5 minutes pour éradiquer le virus. Actuellement pour rassurer les consommateurs nous invitons nos adhérents à plonger la plume ou le duvet dans un bain à 72 degrés", indique M. Capellot.

Interplume, une des plus importantes sociétés de traitement de la plume, implantée dans le pays vendéen, a contacté ses principaux fournisseurs pour qu'ils accentuent la traçabilité de leurs produits. "Récemment nous avons encore renforcé les mesures de sécurité. Nous sommes arrivés à une maîtrise du risque maximum", explique à l'AFP Christophe Gaignard, PDG d'Interplume. "Pour rassurer un peu plus nos clients (fabricants de couettes, coussins, doudounes) nous avons fait appel à une agence indépendante pour qu'elle teste et analyse nos produits qui offrent déjà garanties sur garanties", précise M. Gaignard.

Collectées chaque jour par Interplume dans les abattoirs dans un rayon de 200 kilomètres maximum autour de Saint-Hermine en Vendée, les plumes sont déversées dans des bassins pour un pré-lavage destiné à éliminer graisse et autres éléments organiques (sang, os). Elles sont ensuite, javellisées et à nouveau lavées dans des machines avant d'être traitées avec un détergent pour détruire bactéries et acariens. Enfin elles sont étuvées à 80 degrés durant une vingtaine de minutes. Interplume, une des premières sociétés européennes de traitement de la plume, a travaillé l'an dernier 5.000 tonnes de plumes, dont 80% en provenance de France et 20% des pays de l'Est (Pologne, Hongrie, Bulgarie). "Nous nous avons stoppé l'importation des plumes de cette dernière région en raison des premiers cas de grippe aviaire signalés", précise M. Gaignard. La moitié de la production d'Interplume est destinée à la literie et 15% à la fabrication de doudounes.

La société, fortement exportatrice, réalise la moitié de son chiffre d'affaires (28 millions d'euros en 2004) en Europe et 20% aux Etats-Unis. "Bien que la Chine soit le premier producteur au monde de plumes (200.000 tonnes) nous exportons nos produits jusqu'en Asie (Japon, Taïwan)", indique M. Gaignard. Avec ses 65 millions de canards, la France produit chaque année 12.000 T de plumes. Mais les matières synthétiques ont peu à peu remplacé les matières naturelles dans les couettes et autres coussins. "Plume et duvet ne remplissent plus que 10% de ces articles", indique M. Capellot.

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