"La Commission ne dépasse pas les limites de son mandat", a déclaré la porte-parole adjointe de l'exécutif européen, en insistant sur le fait que les ministres européens des Affaires étrangères, réunis mardi au Luxembourg, avaient réaffirmé leur "confiance" dans la Commission. "Evidemment, la Commission continuera d'en informer les Etats membres à travers les canaux appropriés", a ajouté la porte-parole, Pia Ahrenkilde Hansen. "Nous sommes parfaitement au courant de ce qu'est notre mandat, notre mandat dans les négociations agricoles, et nous allons continuer à respecter ce mandat", a-t-elle insisté.
La France, qui soupçonne le commissaire européen de sacrifier les intérêts des agriculteurs de l'UE, a haussé le ton mercredi en refusant que Peter Mandelson négocie dans les prochains jours sur la baisse des subventions agricoles à l'OMC. Paris "ne peut accepter" que le négociateur européen, en pleines discussions multilatérales de l'OMC à Genève, "évoque de quelque manière que ce soit le dossier agricole" lors de ces négociations qui se poursuivent jeudi et vendredi, a asséné mercredi le ministère français de l'Agriculture dans un communiqué. Ces subventions sont au coeur des négociations sur la libéralisation du commerce mondial, connues sous le nom de cycle de Doha, qui doivent progresser dans deux mois à Hong Kong lors d'une conférence des ministres des 148 pays membres de l'OMC.
La porte-parole de la Commission a assuré que Bruxelles disposait "d'un mandat au sein duquel il devrait être possible de négocier". "C'est ce que nous faisons", a-t-elle ajouté. "La Commission sait évidemment très bien que ce qu'elle propose devra être accepté par les Etats membres", a-t-elle expliqué, soulignant que Bruxelles ne ferait pas d'avances sur l'agriculture "sans des mesures équivalentes prises par nos partenaires". Pour la Commission, il n'est pas question par ailleurs de laisser le volet agricole des négociations au sein de l'OMC prendre en otage les autres secteurs. "Nous n'allons pas laisser l'agriculture dominer les négociations de telle sorte que cela exclue de faire des progrès dans les autres secteurs", comme par exemple les services, a martelé la porte-parole. Selon elle, la Commission n'a "jamais cherché à isoler l'agriculture et nous n'allons pas le faire à l'avenir. Nous pensons qu'il est indispensable de réaliser des progrès de manière parallèle".