"La Commission doit faire son travail et on ne peut lui demander de ne pas négocier", a affirmé M. Barroso, interrogé sur l'exigence de Paris que le négociateur européen Peter Mandelson ne fasse plus aucune nouvelle offre dans le volet agricole de la négociation. "La négociation commerciale est une responsabilité donnée à la Commission dans le cadre des traités", a souligné M. Barroso. "Il n'y aura pas de proposition de la Commission qui serait contraire à son mandat", a-t-il poursuivi, en ajoutant que "ces questions ont été clarifiées lors du dernier conseil des Affaires générales" à Luxembourg, mardi dernier. Si une clarification supplémentaire est nécessaire, la réunion lundi prochain du conseil des ministres de l'Agriculture en fournira l'occasion, a-t-il estimé. "Qui veut un deuxième Cancun?", a lancé le président de la Commission, une référence à l'échec de la conférence ministérielle de l'OMC en 2003, qui avait failli sonner le glas du cycle de négociations lancé deux plus tôt à Doha.
"L'Europe est la première puissance commerciale au monde. Elle a intérêt à avoir un commerce libre, équitable mais libre", a martelé M. Barroso. "Nous avons des intérêts offensifs", a-t-il ajouté en rappelant qu'il "ne s'agit pas seulement de l'agriculture" dans cette négociation. A Genève, M. Mandelson avait déjà indiqué auparavant qu'il avait "beaucoup de respect pour les vues de la France et une grande considération pour ce pays", mais que le mandat de négociation de la Commission "découle de l'ensemble des pays membres". Les 25 ont "décidé mardi que nous devions poursuivre cette négociation, y compris sur l'agriculture, et c'est ce que nous avons fait", avait-il ajouté.