"C'était une discussion informelle, aucune décision n'a été prise", a déclaré Mme Hewitt, dont le pays assure jusqu'à la fin de l'année la présidence tournante de l'Union européenne. Le commissaire européen à la Santé "Markos Kyprianou a fait cette proposition. Elle a fait l'objet d'un consensus. Je n'ai pas vu de réactions négatives, mais nous n'avons pas eu de vote formel", a expliqué pour sa part le ministre français aux journalistes après la réunion. "Nous devons constituer des stocks pour pouvoir intervenir dans des pays qui n'ont pas de stocks suffisants et pour intervenir à l'extérieur des frontières de l'UE", a précisé M. Bertrand.
Une décision pourrait être soumise à l'approbation du conseil des ministres européens de la Santé les 8 et 9 décembre prochains. Les ministres se sont toutefois efforcés de rassurer, rappelant que la grippe aviaire était une maladie qui concernait les animaux et que le virus ne se transmettait pas actuellement d'humain à humain. "Nous devons nous préparer pour une pandémie, mais ce n'est pas ce à quoi nous faisons face maintenant", a déclaré Patricia Hewitt. L'Organisation Mondiale de la Santé "a insisté devant nous que le risque pour la population en Europe est réellement très faible", a déclaré Mme Hewitt. Margaret Chan, vice-directrice générale de l'OMS a fait un exposé sur la situation actuelle aux ministres, qui se réunissaient dans le Hertfordshire (nord-ouest de Londres). "Nous sommes dans une seule et même logique, celle du principe de précaution", a confirmé le ministre français lors d'un point de presse séparé.
Les ministres ont fait un tour d'horizon des mesures prises par chacun pour faire face à la menace d'épidémie. "La commission européenne a la souci d'actualiser le plan européen de préparation à une éventuelle pandémie. Il nous faut d'ici le sommet du 8 et 9 décembre des propositions complètes", a déclaré Xavier Bertrand, souhaitant que les pays européens donnent des informations plus précises sur leur état de préparation avant ce sommet.
Parmi les mesures à l'étude, la France envisage de mettre en place des contrôles aux aéroports en cas de pandémie, et des "caméras thermiques" aux aéroports pour détecter les personnes malades. La ministre britannique a souhaité un "effort international" pour accroître la capacité de production d'antiviraux, de vaccins, et renforcer la recherche dans ce domaine. "La maladie ne connaît pas de frontières, nous devons nous y préparer au plan national et international", a déclaré le commissaire européen à la santé et à la Protection du consommateur Markos Kyprianou lors de la conférence de presse. "Nous sommes tombés d'accord sur la nécessité d'accroître la coordination de nos efforts au niveau européen. C'est un problème qu'aucun pays ne peut régler à son niveau", a déclaré Mme Hewitt. Les ministres doivent poursuivre leurs entretiens vendredi, sur le thème de la mobilité des patients dans l'UE et des principes des systèmes de santé en Europe.