Plusieurs milliers de producteurs, selon les journalistes sur place, se sont rassemblés à la mi-journée pour défiler jusqu'au ministère de l'Agriculture afin de demander au gouvernement de "s'impliquer au maximum" dans le rejet de cette proposition de réforme. Le projet contesté prévoit une baisse drastique des prix garantis pour le sucre et la betterave sucrière, ainsi qu'une réduction des exportations subventionnées de sucre européen. Les agriculteurs espagnols craignent que la réforme n'entraîne d'importantes suppressions d'emploi et un repli de la production nationale. Des représentants du secteur avaient déjà demandé en janvier "une modification des orientations présentées pour la réforme de l'OCM", avec pour objectif "le maintien de la production de sucre des zones traditionnelles de culture de l'UE", d'après le ministère espagnol de l'Agriculture.
Ce projet a suscité des critiques d'autres Etats membres et aussi des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), fournisseurs privilégiés de l'UE. Entre 6.000 et 8.000 producteurs de betteraves européens avaient manifesté en juillet à Bruxelles pour demander son retrait. Actuellement, une dizaine de pays membres - dont l'Espagne, la Grèce, l'Irlande, la Finlande ou encore le Portugal - sont opposés à la réforme et seraient ainsi suffisamment nombreux pour former une minorité de blocage et faire capoter un accord sur le texte.