Les vétérinaires en alerte mais ne cèdent pas à la panique

"Nous avons pris des mesures réglementées comme pour la fièvre aphteuse en 2000. Un réseau de vétérinaires sanitaires, véritable maillage qui a montré son efficacité lors de la fièvre aphteuse, est prêt à intervenir car il s'agit d'une maladie hautement contagieuse", a déclaré à l'AFP Jeanne Brugère-Picoux, professeur à l'Ecole nationale vétérinaire d'Alfort.

Toutefois, estime-t-elle, nous assistons à une "psychose, une véritable panique qui est injusitifée. La peste aviaire est à 3.000 kilomètres. Lorsqu'elle était en Italie en 2000 ou en Belgique en 2003, on n'en a pas parlé", ajoute-t-elle même si elle reconnaît que "le risque biologique nul n'existe pas".

Véritables sentinelles entre la santé animale et la santé humaine, les vétérinaires sanitaires jouent un rôle essentiel en matière de santé publique. Sur 14.033 vétérinaires en exercice, plus de 10.000 d'entre eux sont détenteurs d'un mandat sanitaire par lequel l'Etat leur confie un certain nombre de tâches de prévention et de police sanitaire. Seulement 70 vétérinaires sont spécialisés dans la filière volaille. Pour le Conseil de l'ordre des vétérinaires, la grippe aviaire rappelle la nécessité de maintenir un maillage parfait d'épidémiosurveillance dans l'hexagone pour prévenir et gérer les éventuels risques d'épizooties.

Les vétérinaires déplorent de manquer de moyens en matière préventive pour le secteur avicole. "Ce qui nous dérange, c'est que les pouvoirs publics n'ont pas la même notion du mandat sanitaire selon qu'il s'agit des volailles ou de bovins", relève Jacques Guérin, membre du Conseil. Ainsi, pour les bovins, les vétérinaires disposent d'un cahier des charges et procèdent à des interventions et vérifications précises. Des visites sanitaires annuelles, financées par les pouvoirs publics, sont effectuées dans les élevages avec divers paramètres à vérifier, explique M. Guérin. Il réclame un dispositif identique pour les élevages avicoles, ce qui permettrait "de balayer un certain nombre d'interrogations, de vérifier que toutes les précautions ont été prises" en matière sanitaire. Les vétérinaires doivent être dotés de "véritables missions" confiées par l'administration, insiste-t-il. Pour le moment, seul un système de "vétérinaires relais" a été mis en place il y a deux ans, avec pour principale tâche de relayer à leurs confrères toutes informations et de participer aux cellules de crise. En cas de détection d'un cas de maladie contagieuse d'un animal, le vétérinaire est tenu d'alerter immédiatement la direction départementale de services vétérinaires (DDSV).

Toute la population avicole de l'exploitation concernée est abattue. La DDSV est seule habilitée à mettre en place les périmètres de sécurité. Un premier périmètre de 3 kilomètres est déterminé autour de l'endroit où l'animal malade a été détecté. A l'intérieur, les allées et venues sont consignées et tout déplacement d'animaux est interdit. Un deuxième périmètre de 10 km est mis en place où des examens sérologiques sont effectués sur les élevages pour déterminer une contamination éventuelle.

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