"Il serait inacceptable de démanteler une production dans certaines régions et, en même temps, de l'augmenter dans d'autres", ont souligné dans une lettre commune les ministres de l'Agriculture grec, espagnol, irlandais, italien, hongrois, letton, lituanien, polonais, slovène, finlandais et portugais. Les ministres demandent notamment que "les baisses de prix soient significativement moindres et introduites progressivement sur une période plus longue". Ils plaident aussi pour "des aides directes plus élevées" pour compenser ces baisses de prix. Devant les ministres de l'Agriculture réunis à Luxembourg, Mme Fischer Boel a de son côté répété l'importance d'un compromis des 25 pays de l'UE sur la réforme du sucre dès le mois de novembre, avant la réunion de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de Hong Kong.
Ce projet de réforme de la production sucrière communautaire, proposé par Mme Fischer Boel en juin, a suscité de nombreuses critiques au sein des 25, des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) partenaires de l'UE, mais aussi des professionnels du secteur. Il prévoit notamment de réduire de 39% sur deux ans à partir de 2007 le prix garanti du sucre, ainsi qu'une réduction des exportations subventionnées de sucre européen. La révision du système avait été imposée par la condamnation de l'UE à l'OMC, sur plainte de pays émergents (Brésil, Thaïlande) et de l'Australie.