Si Bruxelles fait une "nouvelle offre" aux partenaires de l'UE à l'OMC "meilleure nous l'étudierons", a-t-il affirmé à des journalistes à l'issue d'une réunion avec ses homologues européens. Dans un projet de déclaration que M. Bussereau a fait circuler parmi les autres ministres de l'Agriculture, la France avait un peu plus tôt appelé la Commission à "s'abstenir de faire toute nouvelle concession sur le volet agricole, en particulier l'accès au marché" agricole européen. Elle redemandait aussi à la Commission européenne de rester dans le cadre de son mandat de négociations.
Ce projet de déclaration n'a finalement jamais été officialisé, M. Bussereau expliquant qu'il avait d'abord voulu s'en servir pour faire réagir les autres ministres. Le ministre français a revendiqué le soutien des 14 pays déjà signataires avec la France d'un mémorandum sur "les lignes rouges" à ne pas franchir par la Commission européenne en matière de négociations agricoles. Mais des "pays qui jusqu'à présent n'avaient pas signé notre papier ont marqué une compréhension, une approbation de la position française", a-t-il ajouté. "Ca a été le cas de deux pays importants, les Pays-Bas et l'Allemagne", a-t-il ajouté.
Selon des sources concordantes, une majorité des 25 ont effectivement soutenu l'esprit du texte français, en tout cas l'idée que la Commission européenne ne devait pas sortir de son mandat et ne pas "toucher à la Politique agricole commune (PAC) réformée" en 2003. En revanche, selon l'une de ces sources, le soutien était très limité sur la forme du texte, et en particulier sur la fameuse phrase demandant à la Commission de s'abstenir de toute nouvelle offre sur l'accès au marché. La commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel, qui négocie avec son collègue du Commerce Peter Mandelson au nom des 25 pays de l'UE à l'OMC, a de son côté rappelé qu'elle était "sous une pression sévère (des partenaires de l'UE à l'OMC) pour améliorer l'offre sur l'accès au marché".
"Nous sommes en train d'examiner si c'est possible dans le cadre de notre mandat", a-t-elle ajouté devant la presse, indiquant avoir une nouvelle fois "rassuré" les Etats membres mardi sur le fait que la Commission respectait son mandat. L'ensemble du collège des commissaires européens ont en outre apporté leur soutien mardi à Mme Fischer Boel et M. Mandelson. La Commission "donne un soutien à 100% à Peter Mandelson et Mariann Fischer Boel dans leurs efforts pour mettre en place une offre supplémentaire sur l'accès au marché agricole", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
"Cette offre serait une offre conditionnelle et permettrait aux autres membres de l'OMC de faire des pas supplémentaires sur l'agriculture, les biens industriels et les services", a-t-elle poursuivi. "L'offre de l'UE devrait être substantielle, crédible et dans le cadre de son mandat", a encore ajouté l'exécutif européen.