" Nous appelons la Commission à s’abstenir de faire toute nouvelle concession sur le volet agricole (des négociations de l’OMC), en particulier sur l’accès au marché ", concluait la France dans une déclaration longuement discutée par le Conseil agricole des Vingt-cinq. Ce texte, ou plutôt ce " non-texte ", comme l’a finalement qualifié Dominique Bussereau, a reçu globalement, selon le ministre français, le soutien des treize États membres qui avaient déjà signé avec Paris un mémorandum demandant au commissaire au commerce, Peter Mandelson, de ne pas dépasser les " lignes rouges " de la réforme de la Pac, mais aussi des Pays-Bas et de l’Allemagne.
Si Bruxelles soumet à Genève une proposition meilleure que celle actuelle, qui est " inacceptable ", la France appréciera, mais si cette offre " respecte encore moins l’esprit du mandat de négociation ", le gouvernement " en tirera les conséquences ", a de nouveau averti M. Bussereau. Dans le même temps, la Commission donnait le feu vert à M. Mandelson pour soumettre d’ici la fin de la semaine une nouvelle proposition agricole " sérieuse ". Si les Européens ne font pas ce mouvement, réclamé par ses principaux partenaires, " l’alternative serait le déclenchement d’une crise dans les négociations qui, presque certainement, aboutirait à l’annulation de (la conférence ministérielle de l’OMC à) Hong Kong, l’UE en étant rendue responsable ", affirmait le négociateur communautaire et sa collègue à l’agriculture, Mariann Fischer Boel, dans une note adressée aux autres commissaires.