Les affiches destinées aux passagers se rendant dans une zone affectée recommandent de "ne pas se rendre dans des élevages ni sur les marchés aux volailles et aux oiseaux". Il faut aussi, dans ces pays, "éviter de consommer des produits alimentaires crus ou peu cuits, en particulier les viandes et les oeufs, et se laver régulièrement les mains à l'eau et au savon". Les passagers revenant d'une zone affectée par la grippe du poulet ou grippe aviaire de type A (H5N1), qui ont "été en contact avec des personnes atteintes par la grippe ou avec des volailles vivantes ou avec leurs cadavres", sont invités à contacter le Samu -en appelant le 15- si, "dans les 10 jours suivant leur retour", elles ont plus de 38 de fièvre accompagnée de troubles respiratoires ou de douleurs musculaires. Ce signalement est destiné à permettre de traiter avec des antiviraux les voyageurs qui auraient été contaminés, et à vérifier si leurs compagnons de voyage, ayant par exemple "assisté au même abattage d'oiseaux", ont eux aussi de la fièvre, explique un responsable de l'Institut de veille sanitaire (InVS) Jean-Claude Désenclos.
Depuis fin 2003, date de début de l'épizootie de grippe aviaire due au virus asiatique H5N1, au total "120 cas ont été signalés à l'InVS et beaucoup plus notifiés au centres 15" (Samu), a indiqué à l'AFP, le Dr Désenclos, chef du département des maladies infectieuses de l'InVS, précisant des informations qu'il avait auparavant communiquées à une mission parlementaire. Au final, seulement 8 cas ont fait l'objet de tests au sein d'un des centres nationaux de référence (CNR) de la grippe, et ces tests se sont tous révélés négatifs, a-t-il précisé, en soulignant que de "faux positifs" peuvent survenir dans d'autres laboratoires qui manquent d'expérience.
Les centres 15 recevant les appels évaluent d'abord eux-mêmes la probabilité d'une exposition avant d'informer l'InVS. Il s'agit notamment en questionnant les voyageurs de savoir s'ils ont approché "à moins d'un mètre" des volatiles vivants ou morts, visité des élevages ou eu une autre forme d'exposition au virus. "S'il y a un doute, le centre 15 appelle l'InVS où quelqu'un peut répondre 24 heures sur 24", précise le Dr Désenclos. Par exemple, ajoute-t-il, si un voyageur dit qu'il a acheté des fleurs sur un marché en Thaïlande, la question est de savoir si des volailles étaient également vendues sur ce même marché, ajoute-t-il. Par ailleurs, tout cas de fièvre ou grippe survenant plus de 7 jours (et non 10 comme indiqué sur les affiches dans les aéroports) après le retour est à écarter, car la durée d'incubation de la grippe n'excède pas 7 jours, insiste le responsable de l'InVS. Pour répondre aux questions des voyageurs (uniquement), le ministère de la Santé a mis en place un numéro d'appel sur la grippe aviaire, ouvert 7 jours sur 7 de 08H00 à 20H00 : Info'Grippe Aviaire O 825 302 302 (O,15 euro la minute).