Washington réclame une nouvelle offre de Bruxelles

"Nous sommes un peu découragés par l'offre européenne d'aujourd'hui", a souligné vendredi le représentant américain au Commerce Rob Portman depuis Genève. "Il s'agit d'un pas modeste dans la bonne direction mais il n'est pas suffisant pour remplir la promesse de Doha", a-t-il ajouté, faisant référence au cycle en cours de négociations à l'OMC.

"Même si sur certains points la proposition de l'Union européenne va dans la bonne direction, dans l'ensemble nous sommes déçus à la fois sur les réductions de tarifs et sur les exemptions de baisse des tarifs , a-t-il ajouté. En réponse à la récente proposition de Washington de réduire de 60% les aides versées aux agriculteurs américains, l'Union européenne a fait une nouvelle offre vendredi. Bruxelles l'a présentée comme "la plus importante" jamais consentie sur ses droits de douanes sur les produits agricoles.

Elle comprend notamment des baisses de tarifs sur les produits agricoles de 35% à 60% -- aboutissant à une réduction moyenne de 46% -- contre une fourchette de 20 à 50% dans l'offre précédente. Mais pour les Etats-Unis, l'Union européenne ne va toujours pas assez loin. "Les réductions de tarifs proposées sont plus faibles que celles des pays en développement du G-20 et bien plus basses que celles de la proposition américaine", a souligné la porte-parole de M. Portman, Christin Baker.

"Nous prenons acte des efforts de l'Union européenne mais il faut faire beaucoup plus", a-t-elle ajouté. Autre point de discorde: les conditions dont Bruxelles a assorti son offre. Pour Washington, elles sont encore trop nombreuses. "Le nombre important d'exceptions concernant les produits dits sensibles n'a apparemment pas changé par rapport aux précédentes propositions et sur un élément comme le +pivot+, c'est en fait en recul", a fait remarquer Mme Baker.

Le "pivot" auquel fait référence Washington pourrait abaisser certains des tarifs les moins élevés jusqu'à 20%. Sur toutes ces questions, le Brésil, l'Inde et l'Australie partagent le même point de vue que les Etats-Unis, a souligné M. Portman à l'issue d'une conversation téléphonique avec ses homologues brésilien, indien, australien et européen. Rob Portman a par ailleurs reconnu que la balle était dans les deux camps, à la fois américain et européen. Mais il a aussi souligné que le temps pressait: la prochaine réunion ministérielle des 148 Etats membres de l'OMC se tiendra du 13 au 18 décembre à Hong Kong.

"Nous avons maintenant plusieurs propositions sur la table. Nous devons aboutir à une solution", a-t-il estimé. "Nous sommes très proches de la réunion de Hong Kong et il n'y a plus de temps à perdre. Nous devons combler ce fossé", a-t-il insisté. Tous les espoirs sont placés dans cette réunion car son succès permettrait de boucler les deux tiers de l'agenda du cycle de négociations lancé à Doha il y a quatre ans.

Mais le bras de fer engagé entre les Etats-Unis et l'Europe sur le terrain des subventions agricoles hypothèque les chances d'un succès. Fin septembre, le ministre australien de l'Economie, Mark Vaile, avait estimé dans un entretien à l'AFP que l'économie mondiale ne pouvait pas "se permettre à ce stade que Hong Kong soit une répétition de la réunion de Cancun" en 2003 qui avait été un échec. Pascal Lamy, le directeur général de l'OMC, s'est aussi montré récemment très prudent. "Je ne suis pas sûr que nous y arriverons", a-t-il alors estimé. "Mais je reste convaincu que c'est possible", avait-il ajouté.

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