"Le laboratoire de la Commission européenne à Weybridge, en Grande-Bretagne, a annoncé aujourd'hui que les tests effectués sur les échantillons de volailles suspectes provenant d'Oinousses (mer Egée) n'ont trouvé aucune trace de virus H5N1", a indiqué le ministère de l'Agriculture grec. La Grèce avait donné l'alerte le 17 octobre, annonçant la découverte d'un cas de volaille positive aux anticorps H5 dans un petit élevage familial de cet îlot proche des côtes turques. Aussitôt, le gouvernement avait interdit le transport de tous les volatiles en provenance de la région de Chios. Les services vétérinaires avaient également lancé des mesures de désinfection obligatoire des entrées et sorties des bâtiments des exploitations agricoles, le recensement de la volaille de l'îlot et son examen clinique. Malgré cela, plusieurs pays à travers le monde ont banni les importations de volailles venues de Grèce. Après l'annonce des premières suspicions, les autorités avaient envoyé en Grande Bretagne, pour analyse, des échantillons provenant du même élevage que la dinde malade, le laboratoire athénien ayant mené les premiers test n'étant pas agréé par l'UE. Quelques jours plus tard, le 20 octobre, les premiers résultats britanniques indiquaient que la volaille grecque n'était pas positive au H5.
Très vite, des voix s'élevaient en Grèce pour dénoncer la manière "précipitée" avec laquelle le gouvernement a géré la crise, annonçant un cas suspect avant même d'avoir en main des résultats complets. "La panique provoquée en Grèce a été injustifiée (...) Le ministère de l'Agriculture a géré cette affaire en amateur", a ainsi accusé le secrétaire de l'Union des vendeurs grecs de viande, Vassilis Déliphilippidis, confronté à une chute des ventes de volailles atteignant jusqu'à 70%. L'incapacité du ministre de l'Agriculture, Evangélos Bassiakos, à expliquer ce qu'il était advenu de la dinde malade - avait-elle était tuée, envoyée en Grande Bretagne ou testée ailleurs en Grèce - avait aussi provoqué une vive polémique dans la presse.
Face à ces interrogations, le parquet de la Cour suprême grecque a ordonné l'ouverture d'une enquête préliminaire sur la procédure suivie par les autorités dans cette affaire. Même si les premières craintes concernant la présence du virus en Grèce ont été désormais levées, la Grèce s'attend toujours à ce que son territoire puisse être touché. Voisine de la Turquie, où des cas avérés de grippe aviaire ont récemment conduit les autorités à mener des abattages massifs, le pays est également le lieu de passage de nombreux oiseaux migrateurs. S'estimant désormais "préparé" à faire face au risque, le pays accueillera le 19 novembre une réunion des ministres de la Santé de plusieurs pays des Balkans et de la Mer noire, afin de décider des mesures à prendre en commun pour faire face à la maladie.