Interrogé sur la chaîne de télévision britannique ITV, M. Barroso a estimé que M. Blair méritait "10 sur 10" pour ses efforts jusque là, tout en soulignant cependant que beaucoup d'efforts restaient à faire pour parvenir à un accord sur le budget de l'UE. Sur ce point, le président de la Commission européenne a estimé que "chacun devra évoluer car il est nécessaire de parvenir à un accord équitable". "Ce que nous attendons du Royaume-Uni c'est qu'il paye plus ou moins autant que les autres pays membres de l'UE de la même taille", a déclaré M. Barroso: "Le Royaume-Uni n'est plus dans la situation où il se trouvait il y a 20 ans, le Royaume-Uni est beaucoup plus riche, et maintenant nous avons (au sein de l'UE) des pays qui sont beaucoup, beaucoup plus pauvres et ils ont besoin de notre aide".
Inversement, M. Barroso a également sous-entendu que la France devra lâcher du lest concernant ses prétentions sur la politique agricole commune et accepter les concessions faites par le Commissaire européen au commerce Peter Mandelson à l'OMC. "Je pense qu'au bout du compte la France doit soutenir ces propositions car les négociations (à l'Organisation mondiale du commerce) ne portent pas que sur l'agriculture", a-t-il affirmé. M. Mandelson et la commissaire à l'Agriculture Mariann Fischer Boel ont présenté vendredi à Bruxelles une nouvelle offre sur l'accès au marché dans le secteur agricole qui va beaucoup plus loin que les précédentes propositions européennes. Jeudi, lors du sommet européen informel de Hampton Court à Londres, le président français Jacques Chirac avait brandi la menace d'un veto français sur ces propositions de l'UE à l'OMC.
Le "rabais" britannique est une réduction de la contribution britannique au budget de l'UE obtenue par Margaret Thatcher en 1984. Cette réduction, d'une moyenne de 4,6 milliards d'euros par an actuellement, passerait à 7,1 milliards par an sur la période couverte par le budget 2007-2013 de l'UE si aucune concession n'est faite par Londres. M. Blair a toujours affirmé qu'il se refuserait à reculer sur la question du rabais tant que le budget européen ne serait pas réformé et notamment tant que la politique agricole commune de l'UE ne serait pas remise à plat.