La saison de l'oie rôtie bat son plein à Slovensky Grob

"Avoir peur de la grippe aviaire? Aucunement. Cette maladie n'a pas été dépistée en Slovaquie", s'exclame Cornelia Spankova, 54 ans, spécialement venue dans ce village situé à une vingtaine de km de la capitale, Bratislava, pour déguster la spécialité locale accompagnée du vin des montagnes des Petites Carpates.

Née il y a plus d'un siècle, cette tradition culinaire de l'oie rôtie au four attire chaque année quelque 70.000 gourmands dont 40% d'étrangers, en provenance pour la plupart des pays voisins - Autriche, Hongrie, Pologne, République tchèque. "Pour le moment, nous n'avons remarqué aucune baisse de consommateurs", affirme le maire, Jozef Javorka, en soulignant fièrement que la réputation gastronomique du village a déjà attiré plusieurs chefs d'Etat. Le dernier en date, le président tchèque Vaclav Klaus, était là, il y a dix jours à peine.

"Venir ici pour manger est un sport national", plaisante un client attablé dans un des restaurants. Et la recette de l'oie grasse cuite dans sa graisse reste un des secrets les mieux gardés du pays. Selon le maire, environ 15.000 oies sont consommées chaque année à Slovensky Grob. Dans le plus grand restaurant du village, sobrement baptisé "Husacina plus penzion" (Oie rôtie plus pension de famille), on estime cependant la consommation annuelle au double. "Husacina plus penzion", qui peut servir jusqu'à 140 couverts, propose pour 600 couronnes slovaques (15 euros) un menu dégustation complet: foie gras, oie rôtie et "loksa", une sorte de galette de pommes de terre. Ouvert depuis huit ans, l'établissement accueille des gourmets qui viennent parfois de très loin, des Etats-Unis ou d'Australie.

"J'ai un client américain qui adore le foie gras et en emporte dans son pays en boîte de verre en le cachant dans des jouets, car les importations sont interdites aux Etats-Unis", souligne en riant Juraj Oravec, le propriétaire. L'oie rôtie nourrit plusieurs familles, pas seulement ceux qui travaillent dans les restaurants, mais ausi les femmes du village qui fournissent les "loksa" faites maison et cousent les costumes folkloriques destinés à décorer les murs ou à habiller les serveurs pour recréer l'ambiance des 18ème ou 19ème siècle.

Dans ce contexte, toute éventuelle pandémie de grippe aviaire représenterait un désastre pour Slovensky Grob qui s'est même doté d'un site internet (www.slovensky-grob.sk) pour vanter ses charmes culinaires. "Si les gens arrêtaient de consommer les volailles, ce serait une vraie catastrophe pour notre village mais j'espère que rien de pareil ne se produira", explique Adriana Cedulova, propriétaire d'un restaurant de taille moyenne - Husacina u Gastana (Oie rôtie chez Gastan) - d'une capacité d'environ 60 places. Son concurrent, M. Oravec, tient quant à lui à préciser que les oies consommées à Slovensky Grob sont élevées dans le sud de la Slovaquie et subissent d'étroits contrôles vétérinaires avant d'être commercialisées et cuisinées.

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