Les voies de pénétration dans l'organisme Voie respiratoire : inhalation de poussières, gaz ou vapeurs. Risque de pénétration important : les poumons ont une grande capacité d’absorption des produits toxiques. La constitution des voies respiratoires facilite une diffusion très rapide de ces substances dans le sang. Voie digestive : par ingestion accidentelle d’un produit, par déglutition de produits ou par contact indirect en portant les mains ou des objets souillés à la bouche. La déglutition secondaire de grosse gouttes inhalées peut être également source de contamination digestive. Voie cutanée : voie principale de pénétration des produits. Certains produits sont susceptibles de traverser la peau, passant ainsi dans le sang pour se fixer sur certains organes ou tissus |
La contamination par les produits phytosanitaires s’opère par voie directe ou indirecte. La contamination directe peut avoir lieu lors de la préparation de la bouillie, de l’application du produit, du nettoyage et de la vidange du pulvérisateur ou lors d’un disfonctionnement du pulvérisateur. Certaines contaminations s’opèrent par voie indirecte, lorsque le sujet se trouve dans un environnement traité quelques heures auparavant, ou lorsqu’un traitement est réalisé simultanément dans une parcelle voisine.
« La préparation de la bouillie est l’étape la plus contaminante car c’est à ce moment que les produits sont les plus concentrés. Elle représente 20% du temps consacré au traitement phytosanitaire mais 70% des contaminations se produisent lors de cette phase. » explique Fabrice Masson, conseiller en prévention des risques professionnels à la MSA de la Somme. « Améliorer l'organisation lors de cette étape permet de limiter les risques. »
Quelques précautions et une bonne organisation technique permettent de réduire les risques. « L’intérêt est d’agir le plus en amont possible en choisissant des produits qui, à efficacité égale, sont moins toxiques. Ce facteur n’est pas assez pris en compte » insiste Fabrice Masson. Pour cela, il faut se référer à l’étiquette du produit. Les pictogrammes suivants indiquent le niveau de toxicité du produit :
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Très toxique : produit qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peut entraîner des risques extrêmement graves, aigus ou chroniques ou même la mort.
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Toxique : produit qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peut entraîner des risques graves, aigus ou chroniques ou même la mort.
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Nocif : produit qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peut entraîner des risques de gravité limitée.
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Irritant : produit non corrosif, qui, par contact immédiat, prolongé ou répété avec la peau ou les muqueuses, peut provoquer une réaction inflammatoire.
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Corrosif : produit pouvant exercer une action destructive sur les tissus vivants.
La dose létale 50 ou DL50 est également un bon indicateur de toxicité. La dose létale 50 est la quantité de produit susceptible de provoquer la mort d’un sujet sur deux par ingestion. Il est possible de consulter cet indicateur dans l’index phytosanitaire.
Le choix de la formulation permet de minimiser les risques d’inhalation. Il est préférable d’éviter les produits sous forme de poudre, à cause des risques d’inhalation de poussières. « La forme granuleuse ne pose presque aucun soucis, si ce n’est le coût, alors que la formule poudreuse est volatile ».
Les conditions climatiques peuvent augmenter les risques d’intoxication. Ainsi le vent entraîne une dérive du nuage de pulvérisation, qui peut être nuisible pour l’applicateur ou les riverains. La chaleur favorise la pénétration des produits par la peau à cause du phénomène de vasodilatation.
Les effets des produits phytosanitaires sur l’organisme Effets immédiats : toxicité aiguë Effets à long terme : toxicité chronique |
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Les interventions en cours de traitement doivent être réalisées avec précaution. Lorsqu’il faut descendre de l’engin, avancer de 5 m sans pulvériser évite de marcher sur la zone traitée. Le débouchage des buses doit se faire avec un matériel adapté : brosse ou bombe à air comprimé. « Dans ce domaine, on trouve de tout : certains utilisent des aiguilles ou une brosse à dents, d’autres prévoient de petites boîtes avec des buses neuves de rechange. Mais il ne faut jamais souffler avec la bouche dans les buses, c’est un mode de contamination ! » souligne Fabrice Masson. Une fois les opérations terminées, il ne faut pas oublier de se décontaminer ainsi que le matériel utilisé. Après le traitement, un bon rinçage du pulvérisateur diminue les résidus de produit dans les cuves et préservent l’efficacité des buses.
Des gestes élémentaires comme se laver les mains et le visage après les opérations limitent les risques de contamination post-traitement. « L’hygiène est très importante : il faut prendre le temps de se doucher tout de suite après la fin des opérations. Sinon, les produits peuvent continuer à pénétrer à travers la peau et passer dans le sang. »
Le port d’équipements de protection individuelle vient compléter ces mesures de prévention. Pour plus d'informations sur les EPI, cliquez ICI.
Point réglementation : Décret 87-361 du 27 mai 1987 La réglementation impose de conserver les produits phytosanitaires dans leur emballage d’origine. Elle rappelle les consignes de sécurité : ne pas boire, manger ou fumer lors de l’exposition aux produits sanitaires et avant tout nettoyage corporel |