Le Sénat a validé dans la nuit de mardi à mercredi, au terme d'un long débat passionné opposant les sénateurs des régions viticoles aux partisans d'un renforcement de la lutte anti-alcoolique, la création de cette instance pour assister les pouvoirs publics dans la lutte contre l'alcoolisme. Ce dispositif avait été introduit par les députés dans le projet de loi d'orientation agricole. "La santé publique passe sous la tutelle de la viticulture", dénoncent dans un communiqué sept associations, dont l'Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) et la Société Française d'Alcoologie (SFA). "Ce vote témoigne une nouvelle fois que les intérêts économiques l'ont emporté sur ceux de la santé publique", écrivent les associations.
"Loin d'être une instance de dialogue et de concertation, comme l'ont faussement présentée ses défenseurs, les attributions de ce conseil, sa composition, ses missions et ses modalités de saisine ont été taillées sur mesure pour mettre sous la tutelle du lobby viticole toutes les initiatives des acteurs de santé publique", estiment les associations. Ce conseil est composé, à parts égales, de quatre catégories : des parlementaires, des représentants des ministères et organismes publics, des représentants d'associations et organismes intervenant dans la santé, la prévention de l'alcoolisme et la sécurité routière, et des professionnels des filières notamment vitivinicoles.