Lors d'une conférence de presse, M. Amorim a estimé que l'UE, qui réclame aux pays en développement davantage de libéralisation dans l'industrie et les services, n'avait pas répondu mercredi à des "signaux" brésiliens dans ce sens. "Il est fort possible que ces rigidités aient un objectif: provoquer une sorte de crise", a-t-il dit, jugeant l'attitude américaine beaucoup plus positive. "Le Brésil n'a pas formulé de proposition, mais il a envoyé des signaux sur ce qui serait dans le domaine du possible. Nous avons spéculé sur quelques chiffres. Les Américains étaient intéressés, mais l'UE a fait la sourde oreille. Ils n'ont même pas dit qu'ils voulaient plus, ils n'ont tout simplement pas réagi", a-t-il expliqué. "Soit ce qu'ils veulent vraiment c'est décrocher la lune, ce qui comme on le sait est très difficile, soit ils ne veulent rien du tout", a accusé M. Amorim.
Le ministre brésilien a estimé qu'il était cependant encore possible d'aboutir à un accord sur la libéralisation du commerce avant la réunion ministérielle de Hong Kong du 13 au 18 décembre, à condition que l'UE s'engage à réduire davantage ses droits de douane sur les produits agricoles. "Si l'UE n'améliore pas son offre, alors ce n'est pas deux mois, trois mois, un an ou deux ans qui changeront quelque chose: nous ne pourrons tout simplement pas bouger", a-t-il affirmé. Il a répété qu'il n'excluait pas la tenue d'une seconde réunion ministérielle après Hong Kong. "A ce stade, nous sommes dans une situation très difficile. Peut-être qu'il faut du temps, dans ce cas nous sommes prêts à attendre. Si une seconde réunion est nécessaire, nous pouvons l'envisager. Ce que nous ne pourrons certainement pas accepter en revanche c'est une diminution des ambitions" du cycle de négociations, a-t-il martelé.