"Changements climatiques: quels impacts en France", l'étude présentée jeudi à Paris par la branche française de l'organisation écologiste, envisage les conséquences d'un réchauffement de 2 à 3,5 degrés en 2100 dans l'Hexagone sur les milieux naturels, l'agriculture, l'économie et le tourisme ainsi que sur la santé. Cette fourchette correspond à des scénarios moyens, établis par les experts du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC, IPCC en anglais) et extrapolés à la France, a expliqué Hervé Le Treut du CNRS, précisant qu'il s'agissait de la première synthèse de ce type depuis 1998.
"Les changements climatiques interviendront dans un laps de temps inférieur à 150 ans, c'est-à-dire moins d'une génération pour la plupart des espèces d'arbres présentes en France", notent les auteurs de l'étude. Par exemple, pour l'agriculture, malgré les évolutions techniques capables de compenser une augmentation de 3°C, le sud risque d'être confronté "à des sécheresses accentuées, accompagnées de températures élevées". Le recul des glaciers, "spectaculaire et durable", et la diminution de la couverture neigeuse auront des effets sur les ressources en eau.
S'il n'est pas question à ce stade d'envisager une flambée de maladies comme le paludisme ou la dengue en France, le risque est réel d'une surmortalité en été due à la chaleur, qui deviendrait la saison la plus meurtrière de l'année. "Le réchauffement climatique est le plus grand péril environnemental auquel la planète ait jamais été confrontée. Il est urgent mais aussi possible d'agir", a déclaré Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace-France. L'étude a été publiée à la veille d'un colloque gouvernemental sur la politique climatique du gouvernement, prévu lundi et mardi à Paris.