"Je crains que le cycle soit au point mort (...) Si l'Europe ne peut pas déposer sur la table une offre additionnelle en matière agricole, alors il faut peut-être mettre le cycle au ralenti et le reprendre après (la conférence interministérielle de) Hong Kong", qui se tiendra du 13 au 18 décembre, déclare-t-il. "L'UE a des exigences extraordinaires et cela nous mène au blocage", selon lui. Sur la question agricole, "ce que nous propose l'Europe correspond en fait à une baisse de 39% en moyenne de ses tarifs sur les importations de produits agricoles et non pas de 46% comme on le prétend", estime-t-il. Le G20, un groupe de pays émergents créé pour les négociations à l'OMC et incluant le Brésil, postulait une "réduction de 54% de baisse des droits en moyenne pour l'Europe", une offre "jugée raisonnable par beaucoup de pays", selon M. Amorim.
Le Brésil a par ailleurs fait "un geste dans le domaine des biens industriels" en proposant de réduire ses tarifs consolidés sur les importations de biens industriels "de 50% en moyenne", selon le ministre. "Mais l'Europe n'a pas réagi a nos propositions", ajoute-t-il. "Est-ce que l'Europe veut provoquer une crise, veut-elle laisser les négociations en l'état, Tout cela est-il lié à la situation intérieure de l'Union ?", s'interroge-t-il. "En tout cas, la clé des négociation est entre les mains des Européens", selon M. Amorim, qui estime que le Premier ministre britannique Tony Blair est "favorable à une offre additionnelle de l'Europe" sur l'agriculture.
Le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson a annoncé samedi à Rome qu'il n'y avait pas eu "d'avancée majeure" entre l'UE et le Brésil à propos des négociations à l'OMC, après une rencontre avec M. Amorim.