L'Asie-Pacifique pointe du doigt l'Union Européenne

C'est le ministre australien des Affaires étrangères Alexander Downer qui a sonné la charge. "Du point de vue de l'Australie, nous attendons de l'Union européenne qu'elle comprenne ce que le reste du monde dit à propos de l'accès aux marchés", a-t-il déclaré à son arrivé à Pusan, sur la côte méridionale de Corée du Sud, pour le sommet annuel du forum de Coopération économique Asie-Pacifique (Apec). "Nous attendons une meilleure offre de la part de l'Union européenne sur l'accès aux marchés que ce qu'elle a fait jusqu'à présent. Et, ici à Pusan, l'initiative sera clairement au centre de nos pensées", a-t-il ajouté.

L'UE avait offert fin octobre de réduire dans une fourchette de 35% à 60% les droits de douane sur ses produits agricoles. Mais cette offre avait été jugée insuffisante par les grands exportateurs agricoles comme les Etats-Unis, le Brésil ou l'Australie. Le conflit menace de faire échouer la conférence de l'OMC à Hong Kong, du 13 au 18 décembre, qui devait boucler, ou au moins relancer, le cycle des négociations sur la libéralisation du commerce mondial, dit de Doha, commencé en 2001 dans la capitale du Qatar.

Le sujet promet de figurer au sommet des priorités du sommet de l'Apec, qui se réunit au niveau des dirigeants vendredi et samedi, après des réunions ministérielles dès mardi. Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, participera mardi à une réunion des ministres du Commerce de l'Apec. Samedi à l'issue de leur sommet, les 21 économies membres devraient adopter une déclaration appelant "tous les membres de l'OMC à faire des contributions nouvelles et significatives pour faire avancer les négociations", selon un projet de texte. L'Apec ne devrait pas citer l'UE mais ses membres sont souvent moins diplomates. "Il faut que les tarifs baissent et que les Européens n'agissent pas de manière insignifiante dans l'accès à leur marché, en réduisant tarifs et quotas", a déclaré le représentant américain au Commerce Rob Portman, depuis Pékin où il était de passage.

Le représentant a souligné que la conférence de Hong Kong est une occasion comme il s'en présente "une fois tous les 20 ans". Le ministre Downer a lui aussi rappelé que "le temps pressait" pour trouver une issue à l'impasse. "Pour que les négociations progressent sur d'autres sujets cruciaux comme l'accès aux marchés non-agricoles et les services, on doit sortir d'urgence de l'impasse sur l'agriculture", a insisté M. Downer. "L'Apec représente une part très importante de l'économie mondiale (plus de la moitié du PIB mondial, NDLR). Quand vous avez des acteurs importants de l'économie qui expriment une opinion sur la manière avec laquelle le cycle de Doha devrait progresser, cela va avoir un impact", a-t-il prédit.

Les critiques à l'égard de la position européenne sont aussi venues de pays asiatiques. "L'UE est la pire des frustrations pour l'heure", a ainsi lancé Roberto Romulo, président du Conseil consultatif de l'APEC sur le commerce (ABAC) et proche conseiller de la présidente philippine Gloria Arroyo. "Notre souci principal est l'OMC à Hong Kong", a-t-il martelé. L'Apec compte six des 17 pays du Groupe de Cairns (dont l'Australie), les plus fervents militants en vue de réductions importantes des subventions agricoles européennes.

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