Le fabricant nordique, représenté par un important cabinet international d'avocats, invoquait la "dilution de sa marque" et demandait qu'un autre nom soit donné au vin rouge d'appellation par Jean-Philippe Beille, le viticulteur. "Il est d'un rouge profond, d'un rouge absolu", répondait-il. "En catalan, et nous tenons à notre langue, cela se dit +tinto absoluto+. Rien à voir avec des alcools distillés, ni par la couleur, ni par le caractère, ni par la culture, ni par le goût". Fond noir, caractères rouges simples, l'étiquette de ce "vin de pays des côtes catalanes" différait de l'inscription bleue sur fond transparent de la vodka.
Dans un projet de décision du 5 octobre, non contesté par le distillateur suédois, et donc entré en vigueur le 10 novembre, le directeur général de l'INPI rejette la demande d'Absolut. Vin et vodka "n'ont pas la même origine, ni le même mode de consommation (...) ils sont commercialisés dans des points de vente différents (...). Il ne s'agit donc pas de produits similaires, le public n'étant pas fondé à leur attribuer une origine commune", explique-t-il. De plus, le directeur général de l'INPI considère que pour l'étiquette elle-même, "compte tenu des différences visuelles et phonétiques prépondérantes (...), il n'existe pas de risque de confusion pour le consommateur (...) Tinto absoluto ne constitue pas l'imitation de la marque antérieure invoquée".