"Le sucre reste un des secteurs au monde où les effets de distorsion sur le commerce sont les plus lourds. Cette réforme était donc largement attendue", a déclaré le ministre australien du Commerce, Mark Vaile, cité dans un communiqué. "Cette annonce est un pas positif qui sera accueilli favorablement par les producteurs de canne à sucre, qui peuvent s'attendre à moins de distorsion sur le marché mondial du sucre sur le long terme", ajoute le ministre. L'Australie avait intenté en début d'année une action devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre l'UE sur le dossier du sucre, et avec le soutien de la Thaïlande et du Brésil. M. Vaile a cependant ajouté que Bruxelles devait encore réduire ses subventions à l'exportation du sucre d'ici le 22 mai 2006, comme lui a ordonné l'OMC lors d'une récente condamnation de la politique européenne.
Les Etats membres de l'UE sont parvenus jeudi à Bruxelles à un accord abaissant de 36% sur quatre ans le prix auquel Bruxelles achète le sucre aux producteurs et qui est actuellement trois fois supérieur aux cours mondiaux. La réforme prévoit également de diminuer la production européenne de sucre, excédentaire, et de supprimer à terme les subventions aux exportations. Cette décision était largement souhaitée par des pays comme l'Australie qui militent pour de sérieuses réductions des subventions afin de respecter le cycle de Doha, lancé en 2001 et prévoyant l'ouverture du commerce mondial d'ici 2006. Ces négociations achoppent en particulier sur les subventions agricoles européennes, un blocage qui menace d'échec la conférence ministérielle de l'OMC qui se tiendra du 13 au 18 décembre à Hong Kong.