"Il n'y aura pas de consensus et il n'y aura pas de progrès important" à Hong Kong, a déclaré la ministre déléguée au journal de langue anglaise South China Morning Post de lundi. "Cependant, sur le front du développement, j'espère que nous pourrons vraiment faire quelque chose pour les pays les moins avancés", a-t-elle ajouté. Estimant que "beaucoup" d'efforts avaient été déployés sur la question des subventions agricoles, la ministre a regretté qu'en revanche, "très, très peu avait été fait dans les secteurs qui intéressent réellement les pays développés", dans une allusion aux secteurs des services et des produits non-agricoles. L'Union européenne est régulièrement accusée de ne pas réduire suffisamment ses aides à l'agriculture, en particulier par les Etats-Unis. Le conflit bloque les négociations sur l'ouverture du commerce mondial et menace d'échec la prochaine conférence ministérielle de l'OMC, qui se tiendra du 13 au 18 décembre à Hong Kong.
"Le but de l'UE est d'avoir un accord équilibré. Il est ridicule de partir du principe qu'une partie prenant part à des négociations puisse tout simplement donner, donner, donner sans jamais recevoir", a-t-elle ajouté. La ministre a rappelé la position de la France selon laquelle Bruxelles ne pouvait aller au-delà de la réforme de la Politique agricole commune convenue en 2003. "C'est aussi clair que de l'eau de roche... La PAC, c'est la PAC", a-t-elle lâché. Le président français Jacques Chirac avait récemment averti que Paris était disposé à user de son droit de veto pour bloquer un accord à Hong Kong qui remettrait en cause la PAC telle que réformée en 2003.