Un cortège d'environ 3.000 voitures selon les organisateurs a traversé une partie de la capitale, jusqu'à l'Arc de Triomphe, dans un concert de klaxons et de sifflets. L'opération a entraîné des embouteillages dans l'Est parisien. "Si nous obtenons une baisse du taux de TVA de 19,6% à 5,5%, c'est 40.000 emplois que nous allons créer, voire plus selon les experts", a réaffirmé André Daguin, président de l'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) qui organisait l'opération. Depuis dix ans, la restauration traditionnelle en France réclame un taux de TVA égal à celui de la restauration à emporter et collective, taxées à 5,5%. Mais elle fait face à un blocage au niveau européen.
Les ministres des Finances européens doivent revenir sur cette question le 6 décembre. L'Allemagne a réitéré début novembre son refus d'entériner une liste européenne des services comme la restauration ou la rénovation de logement pouvant bénéficier d'un taux réduit de TVA dans l'UE. Les restaurateurs français estiment qu'une baisse de la fiscalité est également dans l'intérêt de l'économie du pays, selon André Daguin. "Le gouvernement a une obligation de résultat", a martelé M. Daguin, indiquant que sans réduction du taux de la TVA, il y aurait "un risque pour les emplois dans nos entreprises".
Le syndicat estime que "le gouvernement français n'a pas le choix étant donné les engagements du président (Jacques Chirac) et des gouvernements successifs" de baisser le taux de la TVA à partir du 1er janvier 2006. "La France se retranche derrière l'Europe pour nous refuser cette baisse de TVA", a souligné Thierry Jegu, restaurateur de Nantes (ouest), qui arborait un tee-shirt "TVA pour la restauration française: l'Europe a bon dos". "La concurrence déloyale, ce sont les restaurateurs de Perpignan qui la subissent car en Espagne, la TVA pour la restauration s'élève à 7%", a-t-il lancé.