Tetra Pak a décidé de ne plus utiliser pour les laits ou les jus des briques imprimées avec de l'encre contenant de l'ITX, un produit chimique dont des traces ont été détectées notamment dans des laits infantiles. Une pollution qui a obligé le suisse Nestlé et l'allemand Milupa à retirer du marché des millions de litres vendus en Italie, France, Espagne et Portugal. De même, en mars 2001, Coca-Cola avait dû rappeler près de 8.000 packs de petites bouteilles vendues en France dans lesquelles des particules de verre pouvaient avoir été projetées, après la découverte de bouteilles cassées dans son usine de Clamart (Hauts-de-Seine) lors des opérations de remplissage. Deux ans plus tôt, le groupe américain avait vu ses ventes s'effondrer en Belgique, en France, aux Pays-Bas et au Luxembourg, après qu'une centaine de personnes eurent été prises de malaise après avoir bu des canettes de Coca-Cola. En Belgique et partiellement en France, la boisson avait été retirée de la vente plusieurs jours jusqu'à ce que les causes de ces malaises aient été éclaircies: la mauvaise qualité du gaz carbonique utilisé dans une usine belge et l'imprégnation de canettes avec du phénol, un fongicide utilisé pour traiter le bois des palettes de transport dans l'usine française de Dunkerque. Cette affaire avait pesé sur les bénéfices de la multinationale et provoqué le plus important rappel de produits de ses 113 ans d'histoire. Les dirigeants avaient présenté des excuses publiques.
Mais la plus spectaculaire affaire de contamination a sans doute été celle qui a touché le groupe Perrier en février 1990. Le groupe avait decidé de retirer ses 160 millions de bouteilles de la vente dans le monde entier en raison de la détection de traces de benzène dans certaines bouteilles aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. A l'époque, les systèmes de traçabilité des produits n'étaient pas aussi développés qu'aujourd'hui, et faute de pouvoir les identifier, Perrier n'avait d'autre choix que de retirer toutes ses bouteilles dans le monde entier. Le groupe avait identifié une erreur humaine (utilisation sur la chaîne d'embouteillage d'un produit à base de benzène pour dégraisser la machine). Ce n'est que plusieurs semaines plus tard que Perrier avait recommencé à réapprovisonner ses distributeurs dans le monde entier. La firme à la petite bouteille ronde ne s'est jamais remise de cette catastrophe commerciale notamment aux Etats-Unis où son eau jusque là très en vogue est devenue durablement suspecte.
