Les planteurs de betteraves contraints de s'adapter pour rester compétitifs

"Les grands bénéficiaires de cette réforme seront le Brésil et les utilisateurs industriels du sucre, en aucun cas les pays en voie de développement et les consommateurs", a affirmé Dominique Ducroquet, le président de la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves), lundi à la veille du congrès annuel de la profession. Le président de la fédération s'est cependant montré optimiste pour l'avenir de la betterave à sucre en France, en dépit d'une baisse des prix de 38% prévue d'ici 10 ans, susceptible d'être compensée par une hausse des cours.

En effet, les cours du sucre ont atteint vendredi leur plus haut niveau depuis plus de dix ans à New York et depuis huit ans à Londres, dopés par un intérêt croissant des investisseurs en raison des perspectives de croissance de la demande d'éthanol dans le monde. Le Brésil, qui est devenu le premier producteur mondial de sucre (20% du total et 36,2% des exportations) et d'éthanol, ne devrait pas être en mesure de répondre complètement à l'explosion de la demande d'éthanol dans les prochaines années.

Un million de voitures utilisant indifféremment l'éthanol ou l'essence roulent déjà sur les routes du Brésil, deux ans et demi après le lancement du "bi-combustible" (essence-alcool), dit "flex-fuel". Or la consommation de sucre à l'échelle mondial continue elle aussi d'agumenter chaque année d'environ 2%, soit de 2 à 3 millions de tonnes, pour atteindre 145 millions de tonnes. L'Afrique et l'Amérique du Sud comptent à eux eux seuls pour de 90% de la hausse de la consommation de sucre à l'échelle mondiale.

L'optimiste des responsables français est également basé sur la fulgurante progression de la production de l'éthanol dans l'Union Européenne qui devrait atteindre 140 millions d'hectolitres en 2010, dont 12 millions en provenance de France, dont 5 produits à partir de la betterave et 7 à partir de céréales. "Avec la création de 10 unités de biocarburants en France et un investissement de 1 milliard d'euros au cours des trois prochaines années, ce sont 25.000 emplois qui vont être crées ou préservés dans cette nouvelle filière", a indiqué M. Ducroquet pour qui "l'Etat s'y retrouve malgré les aides fiscales".

En France, deuxième producteur mondial de sucre de betterave, la récolte des 30.000 exploitants, devrait s'élever en 2005 à 25,2 millions de tonnes de betteraves, dont 2,6 millions pour la production d'alcool et d'éthanol, ce qui donnera une production de 4,2 millions de tonnes de sucre. Il reste en France 30 sucreries appartenant à 10 groupes, dont Terreos (marque Béghin-Say) le numéro 2 mondial, et Saint-Louis, filiale du leader mondial l'allemand Suedzucker. Pour les planteurs français de canne à sucre, la problématique est à peine différente puisqu'ils devront également subir la réforme européenne avec la baisse des prix et la fin des subventions. Pour les rassurer, le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau s'est engagé et a promis, lundi à La Réunion, "que les revenus des planteurs de canne seront garantis".

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